Le 28 avril 1716, le « bon Père de Montfort » nous a quittés au cours de sa dernière mission, prêchée à Saint Laurent-sur-Sèvre en Vendée. De nombreux ouvrages présentent ce personnage atypique ! L’ont-ils totalement dévoilé ? Oui sur le fond, mais tentons au moins d’en renouveler la forme et de mettre en lumière les retombées très actuelles de sa spiritualité. (…)
Le message de saint Louis Marie mérite d’être mis en valeur à la lumière du prisme de nos jours.
La trame historique de sa vie nous est généralement présentée à l’aune de sa relation à « Dieu Seul », de son attirance pour les croix qui jalonnent sa route, de son rôle de prophète des « derniers temps » ou de son attachement indéfectible envers la Vierge Marie pour nous conduire vers la Sagesse éternelle ...
Sur lui, jetons aussi un regard plus familier quant à la forme ! L’humour et le cocasse imprègnent son message spirituel et rendent plus aisée l’approche de ce trésor devenu « d’intérêt public ».
Le vrai Montfort, trop souvent méconnu, déborde d’humour, se révèle grand psychologue, astucieux, parfois un peu « fripon », provocateur, bohème, chanteur, sculpteur, homme de théâtre mais toujours intransigeant quant aux moyens choisis par lui pour progresser sur son chemin exigeant de sainteté.
La « méthode Montfort » est celle du Christ au Calvaire : offrir ses propres souffrances, le sacrifice de sa personne, son ascèse personnelle, pour « monnayer » mystérieusement la conversion des pêcheurs auxquels il s’adresse.
Peut-être est-ce tout cela qui séduisit un certain Karol Wojtila lorsqu’il fit de Montfort son principal Maître spirituel : « Saint Louis Marie Grignion de Montfort constitue pour moi une figure de référence significative qui m’a illuminé dans les moments importants de ma vie ». (JP II le 13/10/2000)
On l’appelait ce « fou de Montfort » lorsqu’il était expulsé de nombreux diocèses et « le bon Père de Montfort » chez ses amis les pauvres. Il est vrai que son aspect physique et vestimentaire souvent négligé, ses outrances ascétiques, son intransigeance heurtent encore de plein fouet notre propre mentalité comme ce le fut le cas de son vivant.
Le chanoine Blain désireux de tempérer, un tant soit peu, les excès de son ami d’enfance, en « a pris pour son grade », lorsqu’en réponse, Montfort ouvrit devant lui les pages de son Evangile et leurs exigences pour mettre un terme à leurs différends.... Telle est l’unique clef du « jardin secret » de Montfort dans lequel fleurissent déjà les prémices incontournables de la « Nouvelle évangélisation ».
Avec modestie, tentons de « dépoussiérer » la spiritualité de saint Louis Marie en six regards successifs : le déroulement de sa vie, l’opinion de ses contemporains, le souffle du « Traité de la vraie dévotion », son actualité contemporaine à travers le chemin de sainteté de Jean Paul II et de Marthe Robin, le dynamisme actuel de la « Consécration à Jésus par les mains de Marie ». (…)
Le style retenu par ce présent ouvrage adopte la forme de l’interview dans un souci de proximité avec le personnage. C’est ainsi que le très humble Montfort se trouve contraint de décliner des faits «merveilleux» le concernant, ce dont il ne se serait jamais vanté lui -même ! Qu’il nous le pardonne. (Extraits du livre « En haute mer »)
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