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La voie de la beauté

Écrit par Bertrand Lemaire Jeudi, 20 Novembre 2014 00:00

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A lire du §166 au §168 inclus: Evangelii Gaudium "La Joie de l'Evangile"- Exhortation apostolique du Pape François

Pape Francois En Coree

L’initiation aux mystères de la foi se doit d’intégrer les particularités et les coutumes de chaque pays, fussent-elles très diversifiées.

Une autre caractéristique de la catéchèse, qui s’est développée ces dernières années est celle de l’initiation mystagogique, qui signifie essentiellement deux choses : la progressivité nécessaire de l’expérience de formation dans laquelle toute la communauté intervient et une valorisation renouvelée des signes liturgiques de l’initiation chrétienne. De nombreux manuels et beaucoup de programmes ne se sont pas encore laissés interpeller par la nécessité d’un renouvellement mystagogique, qui pourrait assumer des formes très diverses en accord avec le discernement de chaque communauté éducative. La rencontre catéchétique est une annonce de la Parole et est centrée sur elle, mais elle a toujours besoin d’un environnement adapté et d’une motivation attirante, de l’usage de symboles parlants, de l’insertion dans un vaste processus de croissance et de l’intégration de toutes les dimensions de la personne dans un cheminement communautaire d’écoute et de réponse.

Le catéchiste doit bien entendu chercher à transmettre ce qui est vrai et juste, mais ce message doit être imprégné de la beauté, sans craindre d’utiliser les multiples expressions actuelles, même si elles sont peu significatives pour les évangélisateurs ...

Il est bien que chaque catéchèse prête une attention spéciale à la “voie de la beauté" (via pulchritudinis). Annoncer le Christ signifie montrer que croire en lui et le suivre n’est pas seulement quelque chose de vrai et de juste, mais aussi quelque chose de beau, capable de combler la vie d’une splendeur nouvelle et d’une joie profonde, même dans les épreuves. Dans cette perspective, toutes les expressions d’authentique beauté peuvent être reconnues comme un sentier qui aide à rencontrer le Seigneur Jésus. Il ne s’agit pas d’encourager un relativisme esthétique, qui puisse obscurcir le lien inséparable entre vérité, bonté et beauté, mais de récupérer l’estime de la beauté pour pouvoir atteindre le cœur humain et faire resplendir en lui la vérité et la bonté du Ressuscité. Si, comme affirme saint Augustin, nous n’aimons que ce qui est beau, le Fils fait homme, révélation de la beauté infinie, est extrêmement aimable, et il nous attire à lui par des liens d’amour. Il est donc nécessaire que la formation à la via pulchritudinis soit insérée dans la transmission de la foi. Il est souhaitable que chaque Église particulière promeuve l’utilisation des arts dans son œuvre d’évangélisation, en continuité avec la richesse du passé, mais aussi dans l’étendue de ses multiples expressions actuelles, dans le but de transmettre la foi dans un nouveau “langage parabolique”. Il faut avoir le courage de trouver les nouveaux signes, les nouveaux symboles, une nouvelle chair pour la transmission de la Parole, diverses formes de beauté qui se manifestent dans les milieux culturels variés, y compris ces modalités non conventionnelles de beauté, qui peuvent être peu significatives pour les évangélisateurs, mais qui sont devenues particulièrement attirantes pour les autres.

Abordant le problème moral, le Pape François souhaite que soient présentés d’abord les éléments positifs du message, avant d’en souligner les côtés contraignants ou négatifs.
Avant d’émettre des "diagnostics apocalyptiques", le catéchiste doit se présenter comme le joyeux messager du bien, du beau et du vrai.

Pour ce qui concerne la proposition morale de la catéchèse, qui invite à grandir dans la fidélité au style de vie de l’Évangile, il est opportun d’indiquer toujours le bien désirable, la proposition de vie, de maturité, de réalisation, de fécondité, à la lumière de laquelle on peut comprendre notre dénonciation des maux qui peuvent l’obscurcir. Plus que comme experts en diagnostics apocalyptiques ou jugements obscurs qui se complaisent à identifier chaque danger ou déviation, il est bien qu’on puisse nous regarder comme de joyeux messagers de propositions élevées, gardiens du bien et de la beauté qui resplendissent dans une vie fidèle à l’Évangile.

Une fois de plus le Pape François cherche à atténuer le côté janséniste de beaucoup de chrétiens d’Occident. Son souci est de rejoindre les générations nouvelles en acceptant d’entrer dans le jeu de leur culture, lorsque cette dernière constitue un terrain favorable ou non hostile à l’accueil du message du Christ.

Et Lo Tedhal dans tout cela ?

Les Pharisiens sont des connaisseurs chevronnés de la loi du sabbat. Ils savent parfaitement qu’il y a un devoir moral à sauver un malheureux le jour du sabbat, autrement ce jour saint serait sans aucune moralité ! Qu’est-ce alors qu’une religion sans la dimension d’amour ?
Les Pharisiens, qui étaient sensés être les interprètes authentiques de la Loi en ce qu’elle a de plus révélateur de la tendresse de Dieu, s’érigent en défenseurs de principes rigides, sans vie, sans dimension humaine, une loi qui condamne l’homme au lieu de le libérer. (Extraits de L’Evangile en prières)


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