Imprimer

Economie et distribution des revenus

Écrit par Bertrand Lemaire Vendredi, 23 Janvier 2015 00:00

Changer taille:

A lire du §200 au §203 inclus: Evangelii Gaudium "La Joie de l'Evangile"- Exhortation apostolique du Pape François

Pape Francois Et Bien Commun

"Avoir le souci des pauvres" engendre généralement des réactions d’ordre matériel. L’exhortation apostolique s’adressant aux catholiques, le Pape souligne également la dimension spirituelle de cet impératif.

Étant donné que cette Exhortation s’adresse aux membres de l’Église catholique, je veux dire avec douleur que la pire discrimination dont souffrent les pauvres est le manque d’attention spirituelle. L’immense majorité des pauvres a une ouverture particulière à la foi ; ils ont besoin de Dieu et nous ne pouvons pas négliger de leur offrir son amitié, sa bénédiction, sa Parole, la célébration des Sacrements et la proposition d’un chemin de croissance et de maturation dans la foi. L’option préférentielle pour les pauvres doit se traduire principalement par une attention religieuse privilégiée et prioritaire.

Aucune excuse et aucun bon prétexte ne peuvent nous dispenser d’améliorer la situation de pauvreté de beaucoup de ceux qui nous entourent. Dans ce combat le Pape ne part pas battu mais il craint cependant que son cri d’alarme ne passe aux oubliettes.

Personne ne devrait dire qu’il se maintient loin des pauvres parce que ses choix de vie lui font porter davantage d’attention à d’autres tâches. Ceci est une excuse fréquente dans les milieux académiques, d’entreprise ou professionnels, et même ecclésiaux. Même si on peut dire en général que la vocation et la mission propre des fidèles laïcs est la transformation des diverses réalités terrestres pour que toute l’activité humaine soit transformée par l’Évangile, personne ne peut se sentir exempté de la préoccupation pour les pauvres et pour la justice sociale : "La conversion spirituelle, l’intensité de l’amour de Dieu et du prochain, le zèle pour la justice et pour la paix, le sens évangélique des pauvres et de la pauvreté sont requis de tous". Je crains que ces paroles fassent seulement l’objet de quelques commentaires sans véritables conséquences pratiques.
Malgré tout, j’ai confiance dans l’ouverture et dans les bonnes dispositions des chrétiens, et je vous demande de rechercher communautairement de nouveaux chemins pour accueillir cette proposition renouvelée.

Coutumier de phrases percutantes et adepte du "franc-parler", le Pape ne craint pas de prononcer un diagnostic souvent en opposition avec la "pensée correcte" de nos sociétés libérales : la disparité sociale est la racine des maux de la société.

La nécessité de résoudre les causes structurelles de la pauvreté ne peut attendre, non seulement en raison d’une exigence pragmatique d’obtenir des résultats et de mettre en ordre la société, mais pour la guérir d’une maladie qui la rend fragile et indigne, et qui ne fera que la conduire à de nouvelles crises. Les plans d’assistance qui font face à certaines urgences devraient être considérés seulement comme des réponses provisoires. Tant que ne seront pas résolus radicalement les problèmes des pauvres, en renonçant à l’autonomie absolue des marchés et de la spéculation financière, et en attaquant les causes structurelles de la disparité sociale, les problèmes du monde ne seront pas résolus, ni en définitive aucun problème. La disparité sociale est la racine des maux de la société.

François semble s’adresser prioritairement aux tenants de la société libérale en donnant un catalogue de phrases "gênantes". Aux "collectivistes" le Pape rappelle que c’est en faisant référence à Dieu que doit se situer l’engagement pour la justice.

La dignité de chaque personne humaine et le bien commun sont des questions qui devraient structurer toute la politique économique, or parfois elles semblent être des appendices ajoutés de l’extérieur pour compléter un discours politique sans perspectives ni programmes d’un vrai développement intégral. Beaucoup de paroles dérangent dans ce système ! C’est gênant de parler d’éthique, c’est gênant de parler de solidarité mondiale, c’est gênant de parler de distribution des biens, c’est gênant de parler de défendre les emplois, c’est gênant de parler de la dignité des faibles, c’est gênant de parler d’un Dieu qui exige un engagement pour la justice. D’autres fois, il arrive que ces paroles deviennent objet d’une manipulation opportuniste qui les déshonore. La commode indifférence à ces questions rend notre vie et nos paroles vides de toute signification.
La vocation d’entrepreneur est un noble travail, il doit se laisser toujours interroger par un sens plus large de la vie ; ceci lui permet de servir vraiment le bien commun, par ses efforts de multiplier et rendre plus accessibles à tous les biens de ce monde.

François pointe le doigt contre le "blabla" trop habituel des discours politiques qui cherchent à noyer le poisson lorsqu’il s’agit d’organiser la société en vue d’une juste répartition des biens. N’y a-t-il pas, de sa part, un appel préalable à une véritable conversion des cœurs sans laquelle la tache semble impossible ?

Et Lo Tedhal dans tout cela ?

Seigneur, ton Père, en laissant à l’homme la terre en héritage, l’a chargé de la faire fructifier et d’y organiser la vie de la communauté humaine. La richesse est faite pour faire progresser le monde au service de l’homme et pour soulager toutes les misères inhérentes à la nature humaine. Toi-même, tu as profité des largesses de tes amis de des saintes femmes de ta suite qui pourvoyaient à tes besoins matériels et à ceux de tes disciples (Extraits de l'Evangile en prières).


Powered by Web Agency

Textes Liés: