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La prière “passe par tout”

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La Priere Passe Par Tout

Dans notre monde très médiatisé où dialogue, ouverture, transparence, espace, gain de temps et rentabilité deviennent une priorité et une obsession, qu’en est-il vraiment de la communication entre les hommes et surtout entre eux-mêmes et Dieu ?

La réalité des fléaux tels que l’isolement, l’angoisse, le suicide, l’indifférence, le mal de vivre ou le mal d’aimer n’est que trop éloquente. L’initiateur et le promoteur de toute forme de communication est bien le Dieu Créateur de l’Univers, l’Alpha et l’Omega, qui nous a transmis la Vie en un souffle d’amour puissant et qui, le premier, a établi ce dialogue infini et fabuleux avec sa créature, lui parlant d’amour ! Il est le Verbe.

Depuis l’aube des temps, Dieu n’a cessé d’exprimer son intérêt et son amour pour nous par les mots et les actes, guettant le moindre indice de réponse de notre part... Quelle est la longueur d’onde de notre amour et de notre reconnaissance ? Rechercher Dieu, l’aimer et le servir, est-ce là notre premier souci dans notre vie souvent trépidante et assourdissante ? Savons-nous prendre le temps et les moyens de l’écouter et de nous tourner vers lui ? “Ora et labora” ou “labora et advienne que pourra” ? Dieu lui-même s’est fait l’Exemple de la prière puisqu’il est la source de ce mouvement naturel d’amour pour nous : “Par l’Esprit-Saint, Il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme...” Jésus répond à son Père par sa vie offerte dans l’obéissance et l’humilité de son enfance jusqu’au supplice de la Croix Rédemptrice, sacrifice actualisé à chaque Messe, prière suprême.

La prière nous relie à Dieu dans un échange mystérieux mais bien réel et se nourrit dans la foi, la confiance et l’amour. Elle est la sève qui irrigue et fait croître l’âme pour ensuite donner du fruit : “Je suis la vigne et vous êtes les sarments” ; “en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire”. PRIER ou PERIR ! (Il suffit de bien ordonner les priorités !) L’âme qui ne prie pas se dessèche et risque sa perte. La prière est un lien aussi vital et naturel que celui qui attache l’enfant à sa mère. Pendant toute sa vie terrestre, Jésus ne s’est jamais passé de la prière ni de l’enseigner : sur la Croix, il a encore et pathétiquement prié son Père, tout assoiffé de l’amour que les hommes lui avaient refusé... “J’ai soif !” Dans la traversée de tous les déserts, là où la “soif” nous tenaille le plus, la prière est un moyen de l’étancher.

Maître intérieur de la prière, l’Esprit-Saint prépare notre âme à recevoir Dieu, nous inspirant le désir de Le connaître, l’aimer et le suivre. Marie nous ouvre le chemin de la prière intérieure, humble, attentive, le cœur et le corps disposés par l’Esprit-Saint en accueillant la prière de l’Ange et la volonté de Dieu sur elle. N’ayons pas peur, nous aussi, de laisser l’Esprit d’Amour s’installer en nous afin que nous soyons “divinisés” et que chacune de nos actions et pensées devienne prière incessante. “Priez sans cesse” : le Christ nous demande de nous “souvenir” constamment de lui, de prendre conscience de sa présence en nous et autour de nous, aussi naturellement et spontanément que nous respirons ! C’est ainsi que nous prierons continuellement tout en vaquant à nos occupations par notre manière d’être, de sourire, de regarder, par une visite, une démarche, une lecture enrichissante ; par notre travail, un sacrifice, une difficulté, une souffrance acceptés ; par notre émerveillement devant une découverte, une belle œuvre, un geste de compassion, un instant de silence... Tout acte offert sera ainsi sanctifié et prendra valeur d’éternité. Le fruit de toute prière selon le cœur de Dieu, se cueille dans la paix et la joie.

Plus une âme se donne à Dieu, plus le Malin rôde, usant de tous les stratagèmes pour l’investir et la détourner de Dieu ! Mais son emprise sur cette âme sera d’autant plus faible qu’elle se maintiendra en état de grâce, puisant souvent et avidement à la source régénérante des sacrements tels la Pénitence et l’Eucharistie. Parmi toutes les expressions de la prière dont la Tradition de l’Eglise est fort riche, citons l’arme, redoutée de Satan, qu’est le chapelet égrené au fil des heures, “ma prière préférée” confiait volontiers Jean-Paul II, ainsi que l’Adoration Eucharistique où l’âme se laisse transfuser le précieux goutte-à-goutte d’amour divin. Quand on s’ouvre à cet Esprit d’Amour et de Feu, ni la morosité, ni le découragement, ni la sécheresse n’ont de place.

C’est dans notre pauvreté et notre faiblesse que le Seigneur nous attend. Il y a une prière humble, sobre et répétitive à laquelle recourt celui qui, dans la crainte de Dieu, se reconnait pécheur : c’est la prière monologique (monos-logos = une seule parole) transmise à toute l’Eglise par la tradition monastique. Elle nous vient de Dieu lui-même quand, pour la première fois, il révéla son Nom à Moïse, signifiant la Présence de sa Personne. Ce Nom, en araméen “Yeshouah”, veut dire ”Dieu sauve”. Le prononcer et le répéter est une prière agréable à Dieu. Dans le désert, les premiers moines ne manqueront pas d’invoquer son Nom : “Jésus, Fils du Dieu vivant, prends pitié de moi, pécheur !” De plus, un beau signe de croix tracé lentement constitue déjà en lui-même un geste d’union au Dieu Trine, signe de notre Foi, de notre totale adhésion à son Amour.

Plutôt que de prétexter le manque de temps quand il s’agit de prier, reconnaissons en vérité notre manque d’amour envers Celui qui est tout Amour et tout Bien ! Le Christ compte plus que jamais sur ses amis, dont nous voulons être encore aujourd’hui, pour préparer et hâter son Règne. La prière nous entraîne sur le chemin de la conversion et de la sainteté ; elle permet à l’âme de s’élever et donc d’élever l’Eglise et le monde ! Notre responsabilité est immense !

User et abuser de tous ces merveilleux moyens d’entrer dans l’intimité avec Notre Père est une nécessité et procure un réel bonheur. La prière, avec un cœur d’enfant, est toute-puissante sur le cœur de Dieu, et plus encore si nous la confions à Marie. Faisons de tout une occasion de prière et d’offrande à Dieu, nous portant les uns les autres, dans la joie comme dans les larmes, pour le Salut de tous !

Quel Père résisterait à la prière de son enfant qui supplie, insiste, pleure ou sourit, remercie ?
“Demandez et vous recevrez” : à toutes les questions, il répond !
“Frappez et l’on vous ouvrira” : de tous les mystères, il a la clef !

Il est plein d’amour et de tendresse, ne se lassant pas de frapper à notre porte dans le désir fou que nous la lui ouvrions d’un “FIAT” !


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