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Père dans l’ombre (fin)

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Pere Dans L Ombre Fin

Le monde a besoin de pères, il refuse les chefs, il refuse celui qui veut utiliser la possession de l’autre pour remplir son propre vide ; il refuse ceux qui confondent autorité avec autoritarisme, service avec servilité, confrontation avec oppression, charité avec assistanat, force avec destruction.

Toute vraie vocation naît du don de soi qui est la maturation du simple sacrifice. Ce type de maturité est demandé même dans le sacerdoce et dans la vie consacrée. Là où une vocation matrimoniale, célibataire ou virginale n’arrive pas à la maturation du don de soi en s’arrêtant seulement à la logique du sacrifice, alors, au lieu de se faire signe de la beauté et de la joie de l’amour elle risque d’exprimer malheur, tristesse et frustration.

La paternité qui renonce à la tentation de vivre la vie des enfants ouvre toujours tout grand des espaces à l’inédit. Chaque enfant porte toujours avec soi un mystère, un inédit qui peut être révélé seulement avec l’aide d’un père qui respecte sa liberté. Un père qui est conscient de compléter son action éducative et de vivre pleinement la paternité seulement quand il s’est rendu “inutile”, quand il voit que l’enfant est autonome et marche tout seul sur les sentiers de la vie, quand il se met dans la situation de Joseph qui a toujours su que cet Enfant n’était pas le sien mais avait été simplement confié à ses soins. Au fond, c’est ce que laisse entendre Jésus quand il dit : « N’appelez personne votre Père sur la terre : car vous n’en avez qu’un, le Père céleste » (Mt 23, 9).

Chaque fois que nous nous trouvons dans la condition d’exercer la paternité, nous devons toujours nous rappeler qu’il ne s’agit jamais d’un exercice de possession, mais d’un “signe” qui renvoie à une paternité plus haute. En un certain sens, nous sommes toujours tous dans la condition de Joseph : une ombre de l’unique Père céleste qui « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5, 45) ; et une ombre qui suit le Fils.

Prions :
Saint Joseph, père adoptif de Jésus
Nous te prions en ce jour pour tous les papas de nos familles et de notre monde.
Comme toi, l'homme toujours à l'écoute…
Qu'ils soient pour leurs enfants, leur famille une présence d'écoute et d'attention.
Qu'ils ne soient jamais préoccupés par des soucis autres que celui du bonheur, du dialogue et de la charité familiale.
Comme toi, l'homme travailleur…
Qu'ils accomplissent leur rôle dans leur famille dans leur milieu professionnel ou dans l'église avec beaucoup de joie et de simplicité, beaucoup d'amour et de sérénité beaucoup de respect et de tolérance.
Comme toi, l'homme disponible…
Qu'ils sachent regarder le monde avec beaucoup de foi, d'amour et de respect.
Et que par leur regard, ils apportent aux autres l'encouragement et la force dont ils ont besoin.
Comme toi, l'homme en route…
En toutes circonstances, et particulièrement dans celles les plus ardues,
Qu'ils ne cessent de garder la foi et de conduire à l'espérance ceux et celles qui les entourent.
Amen.

Et Lo Tedhal dans tout cela :
Seigneur, rien d’étonnant à ce que, dans ta délicate pédagogie, tu acceptes de t’« immiscer » dans la famille humaine, à telle enseigne que tu prends place dans une dynastie, celle de David, par ton père adoptif. Il est surprenant et même réconfortant de constater que certaines femmes de ta lignée n’ont pas correspondu aux valeurs morales que tu as enseignées et vécues. Qu’importe ! Pour toi, la sainteté n’est pas une affaire héréditaire ; elle est un choix personnel et libre que fait celui qui veut adhérer à toi. Tout ce qui est avant toi n’a pas toujours été à la hauteur de ce que ton Père a prévu pour les hommes. (…)

Mais n’est-ce pas là une invitation pour chacun d’entre nous à ne pas être tributaire de la famille, de l’environnement, de l’histoire, du clan, de la société et des coutumes pour te suivre ? « Quitte tout : ton père, ta mère… » dis-tu. Oui, tu es non seulement le but de mon chemin, mais aussi l’aliment et le breuvage de ce chemin.

Les premiers chrétiens étaient fils de païens. Quand ils t’ont rencontré, ils ont brûlé toutes leurs idoles extérieures et intérieures. Il y a, à l’inverse, de saintes familles dont les fils se sont fourvoyés… Mystère de la liberté, mystère de la grâce refusée. Mystère de ton amour, mystère de ta prédilection ! (Extraits de l’Evangile en Prières)


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