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Retrouver le chemin de la maison paternelle

Bertrand Lemaire

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Pape Francois Missionnaires De La MisericordeA la lecture du numéro 18, il est difficile de ne pas avoir présent à l’esprit ce verset de l’évangile de Matthieu (16/19) lorsque Jésus s’adresse à Pierre: "Je te donnerai les clefs du royaume des cieux: ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux".

Les initiatives apostoliques prises par le pape François doivent être accueillies avec confiance, à la lumière de cette promesse de Jésus à son premier pape, celui qui pourtant venait de le trahir.

En effet, certaines voix dans notre Eglise peuvent penser : pour qui se prend-il, ce pape, il se permet de déroger à certaines traditions concernant les absolutions réservées uniquement au Pape ou aux évêques! François rappelle que la miséricorde de Dieu pour le pécheur est sans limite. Le Pape, les évêques et les prêtres ne sont que des relais entre le ciel et la terre, c’est Dieu lui-même qui pardonne. En cette Année de la Miséricorde, il veut que le courant passe directement, sans distinction hiérarchique pourrait-on dire. Le pécheur doit bénéficier de toutes les chances de "retrouver le chemin de la maison paternelle."

En Occident particulièrement, sévit cette désaffection du sacrement de la réconciliation, surtout dans la forme normale de l’accusation personnelle. On peut déjà pressentir les fruits de cette Année de la Miséricorde ! Les confessionnaux vont se dépoussiérer...

18. Au cours du carême de cette Année Sainte, j’ai l’intention d’envoyer les Missionnaires de la Miséricorde. Ils seront le signe de la sollicitude maternelle de l’Eglise à l’égard du Peuple de Dieu, pour qu’il entre en profondeur dans la richesse de ce mystère aussi fondamental pour la foi. Ce seront des prêtres à qui j’aurai donné l’autorité pour pardonner aussi les péchés qui sont réservés au Siège Apostolique, afin de rendre explicite l’étendue de leur mandat. Ils seront surtout signe vivant de la façon dont le Père accueille ceux qui sont à la recherche de son pardon. Ils seront des missionnaires de la miséricorde car ils se feront auprès de tous l’instrument d’une rencontre riche en humanité, source de libération, lourde de responsabilité afin de dépasser les obstacles à la reprise de la vie nouvelle du Baptême. Dans leur mission, ils se laisseront guider par la parole de l’Apôtre : "Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans le refus de croire pour faire à tous miséricorde" (Rm 11, 32). De fait, tous, sans exclusion, sont invités à accueillir l’appel à la miséricorde. Que les missionnaires vivent cet appel en fixant le regard sur Jésus, "Grand-Prêtre miséricordieux et digne de foi" (He 2, 17).

Je demande à mes frères évêques d’inviter et d’accueillir ces Missionnaires, pour qu’ils soient avant tout des prédicateurs convaincants de la miséricorde. Que soient organisées dans les diocèses des "missions vers le peuple", de sorte que ces Missionnaires soient les hérauts de la joie du pardon. Qu’ils célèbrent le sacrement de la Réconciliation pour le peuple, pour que le temps de grâce de l’Année Jubilaire permette à de nombreux fils éloignés de retrouver le chemin de la maison paternelle. Que les pasteurs, spécialement pendant le temps fort du Carême, soient invités à appeler les fidèles à s’approcher "vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir la grâce de son secours" (He 4, 16).

Au fil de la semaine:

Devant nous, il y a une personne nue, et aussi une personne qui n’ose pas parler, et ne sait pas quoi dire, avec sa faiblesse et ses limites, avec sa honte d’être un pécheur. Et si souvent sans pouvoir le dire.

N’oublions pas : devant nous, il n’y a pas le pécheur, mais le pécheur repenti. Le pécheur qui ne voudrait pas être ainsi, mais il ne peut pas… .

Ce n’est donc pas avec le bâton du jugement que nous réussirons à ramener la brebis perdue dans l’enclos, mais par la sainteté de vie qui est un principe de renouvellement et de réforme dans l’Eglise. La sainteté se nourrit d’amour et sait prendre sur elle le poids de celui qui est plus faible. Un missionnaire de la miséricorde porte le pécheur sur ses épaules et il le console par la force de sa compassion. .

"J’ai l’habitude de dire aux confesseurs, si tu ne te sens pas la force d’être père, c’est mieux de ne pas aller au confessionnal, fais autre chose." Parce qu’on peut faire tant de mal, tant de mal à une âme si elle n’est pas accueillie avec un cœur de père, avec le cœur de l’Eglise mère.

Je parlais il y a quelques mois avec un sage cardinal de la curie romaine, à propos des questions que certains prêtres font pendant la confession, et il m’a dit : "Quand une personne commence, et que je vois qu’elle veut avouer quelque chose - je m’en aperçois! - Je lui dis : “J’ai compris ce que tu veux dire ! Avance !” Alors cela, c’est un père." Le pape François, la veille du "mercredi des cendres", s’adressant aux 1074 missionnaires de la miséricorde


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