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LES DISCIPLES D’EMMAÜS

Bertrand Lemaire

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Les Disciples Demmaus

Ce passage d’Évangile comporte un bon exemple pour entrer dans la démarche de la « nouvelle évangélisation » engagée depuis St Paul VI ! Comment conjuguer cette première approche dont chaque baptisé est responsable, en vue d’arriver, plus tard, au sommet que représente le mystère eucharistique ?

On peut découvrir chez le Pape François un modèle pour l’aujourd’hui d’un chemin d’Emmaüs !

A l’image de l’actuelle chrétienté de notre Europe, les deux renégats « disciples d’Emmaüs » tournent le dos à Jérusalem, un peu « maurassiens » peut-être, à partir du moment où leur foi en Jésus-Christ n’a pas réussi à favoriser le régime temporel qu’ils souhaitaient. Pourtant ces deux « lascars » avaient côtoyé Jésus pendant trois ans, constatant ses miracles, écoutant ses enseignements, témoins du sacrifice de la croix et du cri du centurion romain : « Celui-ci était vraiment le Fils de Dieu ».

Sur cette route d’Emmaüs, Jésus pouvait se sentir trahi, au sens propre du terme. Le tout premier contact: « hommes de peu de foi », « cœurs lents à croire » eut été de circonstance ...

Pourtant Jésus commence par les rejoindre, non pas en leur disant « Moi, Fils de Dieu, mon allure, c’est du 6 kms/heure, mettez-vous à mon pas » ! Non, Jésus les rejoint et il adopte leur propre vitesse. Avec beaucoup de patience et de compassion, il n’intervient pas dans leur conversation et va même plus loin, il s’intéresse à leur échange : « De quoi parliez-vous en chemin » ?

L’attitude du pape François, au risque de ne pas être comprise, est souvent proche de cette démarche par rapport à ceux qui séjournent dans les périphéries de la foi (étrangers, homo, non mariés etc.)

Avec les disciples d’Emmaüs, lorsqu’Il prend enfin la parole, Jésus devient sévère, mais pas pour leur reprocher leur trahison suite à l’abandon de ce qu’ils viennent de vivre à ses côtés pendant trois ans. En revanche « Esprits sans intelligence, cœurs lents à croire » ne porte que sur leur carence : d’avoir oublié ce qui avait été le centre de leur culture, comme juifs qu’ils étaient. Par les prophètes et Moïse, ils étaient prévenus de ce qui venait de se passer !

La seule annonce de Jésus est celle du « kérygme » afin de respecter le cheminement de leur culture initiale.

Cette démarche d’approche, de compassion, de compréhension, va trouver un accomplissement fulgurant dans la naissance d’un désir, d’une soif dans ces cœurs qui s’ouvrent : « Reste avec nous il se fait tard ».

L’évangélisation véritable va s’accomplir dans le grand silence de la grâce, sans la moindre parole: « Il rompit le pain ». Instantanément les deux disciples repartent convertis, vers cette Jérusalem qu’ils venaient de fuir.

Peut-être, plus que certains de ses prédécesseurs, le Pape François met-il l’accent sur cette attitude d’accompagnement du cœur, accomplie par Jésus sur le chemin d’Emmaüs.

A suivre…


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