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DES FONDS DE CASSEROLES JAMAIS VIDES !

Bertrand Lemaire

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Des Fonds De Casseroles Jamais Vides

Fondateur du « resto-du-cœur » avant l’heure, le ciel vous apporte sa collaboration !

Au cours de ma mission à la Chaize, il me revenait, comme d’habitude, d’accueillir la foule des pauvres qui ne me lâchaient pas d’une semelle partout où je séjournais quelque part…

Un jour, à l’heure du repas, ce sont plus de cent personnes affamées qui se pressent autour de la marmite préparée par Marguerite, cette veuve si pieuse qui faisait la cuisine ce jour-là. Elle lève les bras au ciel : «Jamais je ne pourrai nourrir tout ce monde » … Je lui donne l’ordre suivant : « Commencez toujours à servir » ! Elle obéit et tous furent rassasiés sans que la marmite ne soit épuisée !

Une autre fois par une belle journée de printemps Marguerite est encore prise au dépourvu. Elle n’avait qu’un demi-pain et quelques livres de viande. J’interviens : « N’importe, faites des parts et distribuez-les». On coupa le pain et la viande jusqu’à ce que le dernier soit servi. Et quand tous eurent mangé, il restait la même quantité de vivres qu’au commencement.

Vous attendiez donc tout de la Providence !

Pas uniquement, car je demandais toujours à ceux qui avaient davantage de moyens, de nourrir ceux qui venaient de loin pour assister aux instructions de la mission. Dans une maison où j’étais venu quêter du pain on me répond : « Ah mon bon Père, voilà le dernier pain sur la table et nous n’avons plus de blé pour en faire ». Je réagis aussitôt : « Allez balayer votre grenier et vous trouverez encore de quoi faire du pain pour mes pauvres ». La femme monte au grenier et s’exclame : « Oh mes amis, venez voir » Il y avait un tas de blé presque aussi important qu’au lendemain de la récolte. Il y en eut pour six mois, même en faisant largement la part de chacun.

Le diable n’était pas le dernier à vouloir se venger de ma présence et de mes missions. Un jour j’organise une grande procession longue de deux lieues regroupant les paroisses de Plumieux et de La Chaize sans compter les paroisses à l’entour. Cette foule devait se rassembler sur une vaste lande pour y ériger une croix de mission. La plus grande pagaille était à craindre mais les consignes furent observées rigoureusement. Au moment le plus solennel, le ciel se remplit très rapidement de nuages menaçants, au point que chacun commençait à déguerpir pour se mettre à l’abri. C’était l’échec complet de cette cérémonie qui avait demandé tant de peine. D’une voix puissante j’ai crié : « Ne bougez pas ! C’est un artifice de Satan. Il ne tombera pas une goutte de pluie ». Et de fait les nuages ne tardèrent pas à se dissiper pour faire place à un ciel de fête. (Extraits du livre « En haute mer »)


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