Imprimer

LES SŒURS DE LA SAGESSE AU RENDEZ-VOUS DE LA ROCHELLE

Bertrand Lemaire

Changer taille:

Les Soeurs De La Sagesse Au Rendez Vous De La%20rochelle

Marie-Louise Trichet et son amie Catherine Brunet sont toujours au service des pauvres à Poitiers. Votre souhait est de les orienter vers l’éducation des enfants. Vous leur lancez un appel urgent : rendez-vous immédiat à la Rochelle pour faire l’école aux petites filles.

Je vous laisse imaginer les réactions multiples et affolées que produisit ce message ! Madame Trichet refuse de laisser partir sa fille, son père demande pour elle à l’évêque des « garanties d’emploi ». Les administrateurs ne veulent pas perdre la clef de voûte de l’organisation de l’hôpital, Catherine Brunet est totalement désorientée.

Heureusement le confesseur de Marie-Louise lui donne la consigne suivante : « Allez de ce pas réserver deux places dans le coche ». Alors tous les obstacles tombèrent comme un château de cartes.

Le trajet se passe sans encombre, mais arrivées à la Rochelle nos deux filles ne trouvent personne, ni moi-même, ni qui que ce soit pour les accueillir, ni maison prête pour les héberger ! Sous un simple toit d’emprunt elles se posent questions sur questions. Pour ma part je prêchais une mission à Taugon petit bourg dans le marais. Je ne réponds à leurs questions que par lettres et de manière brève et austère…

Quelle était votre priorité ? Taugon ou La Rochelle ?

Il est vrai que mon cœur est proche de ces deux filles si obéissantes. Je parviens enfin à les rencontrer longuement et dans un élan du cœur, je suis transporté de joie en interpelant Marie-Louise. A proximité une poule abrite sa couvée sous son aile ! La nommant supérieure je lui dis : « Voyez ma fille, avec quelle bonté elle en prend soin ! C’est ainsi que vous devez vous comporter avec toutes les filles dont vous allez être la mère ».

L’école des filles, dont j’avais établi le règlement, se remplit très rapidement de ces petites pauvres souvent déguenillées et turbulentes. Partout l’on entendait : « Où vas-tu à l’école ? Chez les filles de la Sagesse… » Cela me faisait chaud au cœur.

Au cours de la même année deux postulantes se présentèrent. Dans la prière, je mets au point un règlement précis pour la vie en communauté, en maintenant bien entendu la tenue grise qu’avait revêtue Marie-Louise. Cette règle de vie fut étudiée par le recteur des Jésuites puis approuvé par Monseigneur de Champflour. Je l’ai présentée à Marie-Louise en lui disant : « Recevez cette règle, ma fille, observez-la et faites-la observer à celles qui vivront sous votre conduite ». Le titre définitif est la « Communauté de la Sagesse pour l’instruction des enfants et pour le soin des pauvres ». Assez rapidement de nouvelles sœurs pourront reprendre en main les pauvres de Poitiers et de la Rochelle. (Extraits du livre « En haute mer »)


Powered by Web Agency

Textes Liés: