TOUJOURS À LA RECHERCHE DE MISSIONNAIRES

Vous pressentez l’approche du terme de votre vie, aussi est-ce avec énergie que vous mettez tout en œuvre pour trouver une suite à vos initiatives missionnaires. Curieusement, c’est alors qu’un petit vicaire souffreteux et asthmatique croise votre route …

Cet abbé tout simple était le frère du curé de saint Pompain et il me suppliait de venir y prêcher une mission. Je lui réponds : « J’irai à saint Pompain si vous acceptez vous-même de travailler avec moi le reste de vos jours » ! Il me répond : « Asthmatique et à moitié paralysé, sans compter de continuels maux de tête, je ne vois pas quel auxiliaire je pourrais être pour vous ». Je lui réponds : « Ayez confiance, dès que vous commencerez à travailler au salut des âmes, tous vos maux disparaîtront. » Ce fut René Mulot, guéri instantanément, qui reprendra ma suite avec le Père Vatel mon premier collaborateur.

Je choisis alors de lancer vers le ciel ce que j’ai appelé la « prière embrasée » suppliant Dieu de permettre enfin le regroupement d’une compagnie de missionnaires au cœur de feu et apôtres de la sainte Vierge. Je renouvelle aussi ma demande chez le responsable du séminaire du saint Esprit à Paris pour qu’il m’envoie l’une ou l’autre vocation.

De plus je demande au groupe des pénitents blancs de saint Pompain de se rendre à pied, avec Messieurs Mulot et Vatel, jusqu'aux Ardilliers pour supplier la sainte Vierge d’envoyer des missionnaires dignes de travailler sous ses étendards. Je leur donne un règlement qui les prend en charge au lever du jour jusqu’au coucher du soleil. Pendant une semaine de marche, ces trente-trois Pénitents blancs marcheront à raison de 30 kms par jour, édifiant par leur ferveur les habitants des villages traversés.

Par la suite je me rendrai moi-même en pèlerinage de remerciements à Notre Dame des Ardilliers, je n’aurai pas le loisir de m’arrêter à Fontevraud pour visiter ma sœur religieuse, en effet je suis attendu à Saint Laurent-sur-Sèvre pour y prêcher une mission. J’y arriverai le premier avril 1716 le mercredi de la semaine de la Passion. (Extraits du livre « En haute mer »)