UN MAITRE SPIRITUEL

Pensez-vous que l’expression "saint esclavage" utilisée par Montfort puisse avoir encore un sens à notre époque ?

"On sait que l’auteur du traité définit ainsi sa dévotion comme une forme 'd'esclavage'. Le mot peut heurter nos contemporains. Pour moi je ne vois là aucune difficulté. Je pense qu’il s’agit là d’une sorte de paradoxe comme on en relève souvent dans les évangiles. Les mots 'saint esclavage' signifiant que nous ne saurions exploiter plus à fond 'notre liberté', le plus grand des dons que Dieu nous ait fait. Car la liberté se mesure à la mesure de l’amour dont nous sommes capables". (Confidences à André Frossard).

Vous avez trouvé personnellement une aide spirituelle chez Montfort, pouvez-vous pour autant en faire un maître spirituel au niveau de l’Eglise universelle ?

"Il y eut un moment où, en quelque sorte, j’ai remis en question mon culte pour Marie, pensant qu’en prenant une importance excessive, il finirait par compromettre la suprématie du culte du au Christ. Après avoir lu et médité le 'traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge', j’ai trouvé réponse à mes perplexités. L’auteur, Grignion de Montfort, est un théologien de valeur, sa pensée mariologique est enracinée dans le mystère trinitaire et dans la vérité de l’Incarnation du Verbe de Dieu". (Confidences à André Frossard).

Est-il souhaitable de faire dire aujourd’hui à Montfort exactement ce qu’il disait il y a trois siècles ?

"Depuis l’époque où vivait saint Louis Marie, la théologie mariale s’est cependant beaucoup développée grâce surtout à l’apport décisif du concile Vatican II. La doctrine montfortaine doit donc être relue et interprétée aujourd’hui à la lumière du Concile tout en gardant substantiellement la même valeur". (Extraits du livre « En haute mer »)