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Le Royaume qui nous appelle

Écrit par Bertrand Lemaire Jeudi, 18 Décembre 2014 00:00

Bertrand Lemaire

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A lire du §180 au §182 inclus: Evangelii Gaudium "La Joie de l'Evangile"- Exhortation apostolique du Pape François

Pape Franois Et Personne Ge

Bien sûr, la médiation de l’Évangile développe notre relation personnelle avec Dieu, mais une conséquence s’impose immédiatement à chacun d’entre nous : "proclamer le Royaume de Dieu".

En lisant les Écritures, il apparaît du reste clairement que la proposition de l’Évangile ne consiste pas seulement en une relation personnelle avec Dieu. Et notre réponse d’amour ne devrait pas s’entendre non plus comme une simple somme de petits gestes personnels en faveur de quelque individu dans le besoin, ce qui pourrait constituer une sorte de “charité à la carte”, une suite d’actions tendant seulement à tranquilliser notre conscience. La proposition est le Royaume de Dieu (Lc 4, 43) ; il s’agit d’aimer Dieu qui règne dans le monde. Dans la mesure où il réussira à régner parmi nous, la vie sociale sera un espace de fraternité, de justice, de paix, de dignité pour tous. Donc, aussi bien l’annonce que l’expérience chrétienne tendent à provoquer des conséquences sociales. Cherchons son Royaume : "Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît" (Mt 6, 33). Le projet de Jésus est d’instaurer le Royaume de son Père ; il demande à ses disciples : "Proclamez que le Royaume des cieux est tout proche" (Mt 10, 7).

Se référant à l’Evangile de Marc, le Pape veut aujourd’hui lancer ses troupes à la conquête du monde, pour proclamer le seul salut qui ne déçoit pas : "Allez dans le monde entier ; proclamez l’Évangile à toute la création" (Mc 16,15).

Anticipé et grandissant parmi nous, le Royaume concerne tout et nous rappelle ce principe de discernement que Paul VI proposait en relation au véritable développement : "Tous les hommes et tout l’homme". Nous savons que "l’évangélisation ne serait pas complète si elle ne tenait pas compte des rapports concrets et permanents qui existent entre l’Évangile et la vie, personnelle, sociale, de l’homme". Il s’agit du critère d’universalité, propre à la dynamique de l’Évangile, du moment que le Père désire que tous les hommes soient sauvés et que son dessein de salut consiste dans la récapitulation de toutes choses, celles du ciel et celles de la terre sous un seul Seigneur, qui est le Christ (cf. Ep 1, 10). Le mandat est : "Allez dans le monde entier ; proclamez l’Évangile à toute la création" (Mc 16, 15), parce que "la création en attente, aspire à la révélation des fils de Dieu" (Rm 8, 19). Toute la création signifie aussi tous les aspects de la nature humaine, de sorte que "la mission de l’annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ a une dimension universelle. Son commandement de charité embrasse toutes les dimensions de l’existence, toutes les personnes, tous les secteurs de la vie sociale et tous les peuples. Rien d’humain ne peut lui être étranger". L’espérance chrétienne véritable, qui cherche le Royaume eschatologique, engendre toujours l’histoire.

Avec humour certainement, le Pape semble vouloir nous sortir de nos élans mystiques ! Soyez concrets, Dieu désire aussi le bonheur de ses enfants sur cette terre, retroussez vos manches, investissez le domaine social pour participer à la réalisation du bien commun.

Les enseignements de l’Église sur les situations contingentes sont sujets à d’importants ou de nouveaux développements et peuvent être l’objet de discussion, mais nous ne pouvons éviter d’être concrets – sans prétendre entrer dans les détails – pour que les grands principes sociaux ne restent pas de simples indications générales qui n’interpellent personne. Il faut en tirer les conséquences pratiques afin qu’" ils puissent aussi avoir une incidence efficace sur les situations contemporaines complexes". Les pasteurs, en accueillant les apports des différentes sciences, ont le droit d’émettre des opinions sur tout ce qui concerne la vie des personnes, du moment que la tâche de l’évangélisation implique et exige une promotion intégrale de chaque être humain. On ne peut plus affirmer que la religion doit se limiter à la sphère privée et qu’elle existe seulement pour préparer les âmes pour le ciel. Nous savons que Dieu désire le bonheur de ses enfants, sur cette terre aussi, bien que ceux-ci soient appelés à la plénitude éternelle, puisqu’il a créé toutes choses "afin que nous en jouissions" (1 Tm 6, 17), pour que tous puissent en jouir. Il en découle que la conversion chrétienne exige de reconsidérer "spécialement tout ce qui concerne l’ordre social et la réalisation du bien commun".

Une fois de plus François nous rappelle combien l’équilibre est indispensable entre la méditation et la prière qui engendrent en nous le "plein de la grâce" et le "trop plein" qui doit irriguer le terrain où vivent nos semblables en humanité.

Et Lo Tedhal dans tout cela ?

Seigneur, que de saints ont osé te réclamer des biens matériels pour leur mission et tu les as toujours exaucés, car ces prières étaient dans la ligne de ta logique. Ainsi ces saints ont pu, grâce à tes faveurs "maternelles", soigner les malades, nourrir les affamés, éduquer les enfants, loger les réfugiés… Tu es toujours là où il le faut et quand il le faut, à condition que tu aies le disciple qu’il faut. (Extraits de l’Evangile en prières)


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