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Avoir soin de la fragilité

Bertrand Lemaire

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A lire du §209 au §213 inclus: Evangelii Gaudium "La Joie de l'Evangile"- Exhortation apostolique du Pape François

Pape Francois Et Bebe

Pour illustrer ce chapitre le Pape fait référence au passage suivant de Matthieu : Et le Roi leur répondra: " En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. "

Jésus, l’évangélisateur par excellence et l’Évangile en personne, s’identifie spécialement aux plus petits. (cf. Mt 25,40). Ceci nous rappelle que nous tous, chrétiens, sommes appelés à avoir soin des plus fragiles de la terre. Mais dans le modèle actuel de “succès” et de “droit privé”, il ne semble pas que cela ait un sens de s’investir afin que ceux qui restent en arrière, les faibles ou les moins pourvus, puissent se faire un chemin dans la vie.

A chaque période de l’histoire le mot "pauvre" s’incarne concrètement dans des situations différentes. Le lépreux d’hier laisse-t-il place aujourd’hui au " toxico-dépendant" ?

Il est indispensable de prêter attention aux nouvelles formes de pauvreté et de fragilité dans lesquelles nous sommes appelés à reconnaître le Christ souffrant, même si, en apparence, cela ne nous apporte pas des avantages tangibles et immédiats : les sans-abris, les toxico-dépendants, les réfugiés, les populations indigènes, les personnes âgées toujours plus seules et abandonnées etc.
Les migrants me posent un défi particulier parce que je suis Pasteur d’une Église sans frontières qui se sent mère de tous. Par conséquent, j’exhorte les pays à une généreuse ouverture, qui, au lieu de craindre la destruction de l’identité locale, soit capable de créer de nouvelles synthèses culturelles. Comme elles sont belles les villes qui dépassent la méfiance malsaine et intègrent ceux qui sont différents, et qui font de cette intégration un nouveau facteur de développement ! Comme elles sont belles les villes qui, même dans leur architecture, sont remplies d’espaces qui regroupent, mettent en relation et favorisent la reconnaissance de l’autre !

François aime nous aider à faire notre examen de conscience. Que ce soit auprès des cardinaux, des employés de service du Vatican ou du lecteur de son Exhortation apostolique, son mot clef est : "Ne faisons pas semblant de rien" ...

La situation de ceux qui font l’objet de diverses formes de traite des personnes m’a toujours attristé. Je voudrais que nous écoutions le cri de Dieu qui nous demande à tous : "Où est ton frère ?" (Gn 4, 9). Où est ton frère esclave ? Où est celui que tu es en train de tuer chaque jour dans la petite usine clandestine, dans le réseau de prostitution, dans les enfants que tu utilises pour la mendicité, dans celui qui doit travailler caché parce qu’il n’a pas été régularisé ? Ne faisons pas semblant de rien. Il y a de nombreuses complicités.
La question est pour tout le monde ! Ce crime mafieux et aberrant est implanté dans nos villes, et beaucoup ont les mains qui ruissellent de sang à cause d’une complicité confortable et muette.

Peut-être influencé par sa grand-mère pour laquelle il nourrit une grande vénération, le Pape souligne souvent le rôle des femmes dans la vie sociale et dans leur vie de "tous les jours" dont il veut rappeler les mérites.

Doublement pauvres sont les femmes qui souffrent des situations d’exclusion, de maltraitance et de violence, parce que, souvent, elles se trouvent avec de plus faibles possibilités de défendre leurs droits. Cependant, nous trouvons tout le temps chez elles les plus admirables gestes d’héroïsme quotidien dans la protection et dans le soin de la fragilité de leurs familles.

S’agissant du respect de la vie de l’enfant à naître, sans modifier le contenu et l’importance de ce message essentiel, François est plus discret que ses prédécesseurs sur la façon de le présenter. Sous le titre du "respect de la fragilité" il s’exprime avec force.

Parmi ces faibles, dont l’Église veut prendre soin avec prédilection, il y a aussi les enfants à naître, qui sont les plus sans défense et innocents de tous, auxquels on veut nier aujourd’hui la dignité humaine afin de pouvoir en faire ce que l’on veut, en leur retirant la vie et en promouvant des législations qui font que personne ne peut l’empêcher. Fréquemment, pour ridiculiser allègrement la défense que l’Église fait des enfants à naître, on fait en sorte de présenter sa position comme quelque chose d’idéologique, d’obscurantiste et de conservateur. Et pourtant cette défense de la vie à naître est intimement liée à la défense de tous les droits humains. Elle suppose la conviction qu’un être humain est toujours sacré et inviolable, dans n’importe quelle situation et en toute phase de son développement.
Elle est une fin en soi, et jamais un moyen pour résoudre d’autres difficultés. Si cette conviction disparaît, il ne reste plus de fondements solides et permanents pour la défense des droits humains, qui seraient toujours sujets aux convenances contingentes des puissants du moment. La seule raison est suffisante pour reconnaître la valeur inviolable de toute vie humaine, mais si nous la regardons aussi à partir de la foi, "toute violation de la dignité personnelle de l’être humain crie vengeance en présence de Dieu et devient une offense au Créateur de l’homme".

Le Pape est particulièrement sensible à la Miséricorde du Seigneur, c’est l’accent qu’il demande à l’Eglise de mettre en pratique dans l’administration des sacrements. Il n’hésite pourtant pas à ce propos à dire que l’avortement crie vengeance en présence de Dieu ...

Et Lo Tedhal dans tout cela ?

Seigneur, qu’à l’exemple de la Sainte Famille, nos familles restent ou deviennent des fontaines de vie pour l’éternité. Qu’elles soient le premier prie-Dieu des enfants, le premier tabernacle où nous te trouvons présent, le premier séminaire de ceux que tu appelles à ton service ! Et qu’elles soient des "Béthanie" pour tous ceux qui ont besoin d’écoute, de bienveillance, d’accueil, de joie ! (Extraits de l’Evangile en prières)


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