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La fragilité à la merci des intérêts économiques

Bertrand Lemaire

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A lire du §214 au §216 inclus: Evangelii Gaudium "La Joie de l'Evangile"- Exhortation apostolique du Pape François

La fragilité à la merci des intérêts économiquesS’agissant du respect de la personne humaine, le Pape précise d’entrée de jeu qu’il est hors de question que l’Eglise modifie sa position sur le total respect de la vie avant la naissance.

Précisément parce qu’il s’agit d’une question qui regarde la cohérence interne de notre message sur la valeur de la personne humaine, on ne doit pas s’attendre à ce que l’Église change de position sur cette question. Je veux être tout à fait honnête à cet égard. Cette question n’est pas sujette à de prétendues réformes ou à des “modernisations”.
Ce n’est pas un progrès de prétendre résoudre les problèmes en éliminant une vie humaine. Mais il est vrai aussi que nous avons peu fait pour accompagner comme il convient les femmes qui se trouvent dans des situations très dures, où l’avortement se présente à elles comme une solution rapide à leur profonde angoisse, en particulier quand la vie qui croît en elles est la conséquence d’une violence, ou dans un contexte d’extrême pauvreté. Qui peut ne pas comprendre ces situations si douloureuses ?

Prenant à témoins les évêques des Philippines, le Pape pleure de voir les mutilations de la nature par l’action de l’homme. A travers ses propos, on distingue la tendance de sa prochaine encyclique sur l’Écologie.

Il y a d’autres êtres fragiles et sans défense, qui très souvent restent à la merci des intérêts économiques ou sont utilisés sans discernement.
Je me réfère à l’ensemble de la création. En tant qu’êtres humains, nous ne sommes pas les simples bénéficiaires, mais les gardiens des autres créatures. Moyennant notre réalité corporelle, Dieu nous a unis si étroitement au monde qui nous entoure, que la désertification du sol est comme une maladie pour chacun ; et nous pouvons nous lamenter sur l’extinction d’une espèce comme si elle était une mutilation. Ne faisons pas en sorte qu’à notre passage demeurent des signes de destruction et de mort qui frappent notre vie et celle des générations futures. En ce sens, je fais mienne la belle et prophétique plainte, exprimée il y a plusieurs années par les évêques des Philippines : "Une incroyable variété d’insectes vivait dans la forêt et ceux-ci étaient engagés dans toutes sortes de tâches propres […] Les oiseaux volaient dans l’air, leurs brillantes plumes et leur différents chants ajoutaient leurs couleurs et leurs mélodies à la verdure des bois […] Dieu a voulu cette terre pour nous, ses créatures particulières, mais non pour que nous puissions la détruire et la transformer en sol désertique […] Après une seule nuit de pluie, regarde vers les fleuves marron-chocolat, dans les parages, et souviens-toi qu’ils emportent le sang vivant de la terre vers la mer […] Comment les poissons pourront-ils nager dans cet égout comme le rio Pasig, et tant d’autres fleuves que nous avons contaminés ?
Qui a transformé le merveilleux monde marin en cimetières sous-marins dépourvus de vie et de couleurs ?"

En conclusion de ce paragraphe sur la fragilité, le Pape nous place tous sous le regard de saint François d’Assise, son saint Patron, depuis qu’il est devenu le Pasteur de l’Église universelle.

Et Lo Tedhal dans tout cela ?

"Venez à moi vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai… Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger", diras-tu. Ce joug et ce fardeau, tu les porteras même avec nous pour en alléger le poids. Tu ne réclames de nous qu’une disposition du cœur à recevoir de toi notre vie, nos dons, nos responsabilités, notre autorité… à être totalement ouverts à ta grâce. Cette attitude n’est rien d’autre que l’humilité (…) Ne nous as-tu pas demandé de "rendre à César ce qui est à César", c’est-à-dire de prendre nos responsabilités, de remplir nos devoirs au sein de la société civile et dans l’Église (n’est-elle pas notre famille ?). L’une et l’autre seront ce que nous en ferons (chacun à son niveau et selon ses talents) ! Mais n’oublions pas que nous n’aurions aucun pouvoir s’il ne nous venait de toi. (Extraits de l’Evangile en prières)


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