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Le bien commun et la paix sociale

Écrit par Bertrand Lemaire Jeudi, 19 Février 2015 00:00

Bertrand Lemaire

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A lire du §217 au §221 inclus: Evangelii Gaudium "La Joie de l'Evangile"- Exhortation apostolique du Pape François

Pape Francois Et Paix Sociale

Après avoir longuement réfléchi sur "l’intégration sociale des pauvres", tout au long du deuxième chapitre, François aborde maintenant "le bien commun et la paix sociale" ; ce sera le thème du troisième chapitre.
La voix du Pape revendique la faculté d’être prophétique. Il n’est pas question d’accepter une paix partielle, au terme de laquelle seraient sauvegardés les privilèges d’une classe de nantis aux dépens de pauvres.

Nous avons beaucoup parlé de la joie et de l’amour, mais la Parole de Dieu mentionne aussi le fruit de la paix
La paix sociale ne peut pas être comprise comme un irénisme ou comme une pure absence de violence obtenue par l’imposition d’un secteur sur les autres. Ce serait de même une fausse paix que celle qui servirait d’excuse pour justifier une organisation sociale qui réduit au silence ou tranquillise les plus pauvres, de manière à ce que ceux qui jouissent des plus grands bénéfices puissent conserver leur style de vie sans heurt, alors que les autres survivent comme ils peuvent. Les revendications sociales qui ont un rapport avec la distribution des revenus, l’intégration sociale des pauvres et les droits humains ne peuvent pas être étouffés sous prétexte de construire un consensus de bureau ou une paix éphémère, pour une minorité heureuse. La dignité de la personne humaine et le bien commun sont au-dessus de la tranquillité de quelques-uns qui ne veulent pas renoncer à leurs privilèges. Quand ces valeurs sont touchées, une voix prophétique est nécessaire.

François rappelle les fondations de toute paix véritable susceptible de s’installer dans la continuité.

La paix, non plus, "ne se réduit pas à une absence de guerres, fruit de l’équilibre toujours précaire des forces. Elle se construit jour après jour dans la poursuite d’un ordre voulu de Dieu, qui comporte une justice plus parfaite entre les hommes". En définitive, une paix qui n’est pas le fruit du développement intégral de tous n’aura pas d’avenir et sera toujours semence de nouveaux conflits et de diverses formes de violence.

Le Pape alterne souvent les mots "dialogue" et "culture de la rencontre". Peut-être faut-il situer le "dialogue" davantage au niveau des responsables, tandis que "la rencontre" se situe au niveau du "voisin de palier", du "tous les jours".

En chaque nation, les habitants développent la dimension sociale de leurs vies, en se constituant citoyens responsables au sein d’un peuple, et non comme une masse asservie par les forces dominantes. Souvenons-nous qu’"être citoyen fidèle est une vertu, et la participation à la vie politique une obligation morale". Mais devenir un peuple est cependant quelque chose de plus, et demande un processus constant dans lequel chaque nouvelle génération se trouve engagée.
C’est un travail lent et ardu qui exige de se laisser intégrer, et d’apprendre à le faire au point de développer une culture de la rencontre dans une harmonie multiforme.

Pour baliser l’installation d’une paix durable, le Pape énonce quatre grands principes :
1) Le temps est supérieur à l’espace.
2) L’unité prévaut sur le conflit.
3) La réalité est plus importante que l’idée.
4) Le tout est supérieur à la partie.

Pour avancer dans cette construction d’un peuple en paix, juste et fraternel, il y quatre principes reliés à des tensions bipolaires propres à toute réalité sociale. Ils viennent des grands postulats de la Doctrine Sociale de l’Église, lesquels constituent "le paramètre de référence premier et fondamental pour l’interprétation et l’évaluation des phénomènes sociaux". A la lumière de ceux-ci, je désire proposer maintenant ces quatre principes qui orientent spécifiquement le développement de la cohabitation sociale et la construction d’un peuple où les différences s’harmonisent dans un projet commun. Je le fais avec la conviction que leur application peut être un authentique chemin vers la paix dans chaque nation et dans le monde entier.

Le prochain paragraphe détaillera donc le premier principe : "le temps est supérieur à l’espace".

Et Lo Tedhal dans tout cela ?

Ton regard sur le jeune homme riche qui voulait trouver la vraie joie a été, en réponse à son angoisse, un verdict sur le vrai choix de vie, une ordonnance médicale pour le mal d’être… Mais ce jeune homme est reparti triste… car il avait beaucoup d’argent. Oui, Seigneur, la logique du monde, selon laquelle l’argent procure le bonheur, est aux antipodes de la tienne. Pour preuve : la tristesse de ce jeune homme qui a bien senti que tu lui avais apporté la vraie réponse… mais il n’en a pas voulu. Il voulait quelque chose qui concilie son mode de vie et sa soif de perfection. Il demandait l’inconciliable. (Extraits de l’Evangile en prières)


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