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Marie, Mère de l’évangélisation

Écrit par Bertrand Lemaire Jeudi, 09 Juillet 2015 00:00

Bertrand Lemaire

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A lire du §284 au §286 inclus: Evangelii Gaudium "La Joie de l'Evangile"- Exhortation apostolique du Pape François

Marie, Mère de l'évangélisation

Comment ne pas se remémorer les applaudissements des Pères conciliaires, dans la basilique Saint Pierre, lorsque le bienheureux Paul VI annonça que Marie serait désormais vénérée comme "Mère de l’Eglise". En s’acheminant vers la conclusion de son exhortation apostolique, le Pape François se tourne vers Marie, Mère de l’Eglise évangélisatrice.

Avec l’Esprit Saint, il y a toujours Marie au milieu du peuple. Elle était avec les disciples pour l’invoquer (cf. Ac 1, 14), et elle a ainsi rendu possible l’explosion missionnaire advenue à la Pentecôte.
Elle est la Mère de l’Église évangélisatrice et sans elle nous n’arrivons pas à comprendre pleinement l’esprit de la nouvelle évangélisation.

C’est par la foi que Marie fut le tabernacle de Jésus pendant neuf mois. De même c’est dans le tabernacle de la foi de l’Eglise que le Christ restera présent jusqu’à la fin des siècles

Sur la croix, quand le Christ souffrait dans sa chair la dramatique rencontre entre le péché du monde et la miséricorde divine, il a pu voir à ses pieds la présence consolatrice de sa Mère et de son ami. En ce moment crucial, avant de proclamer que l’œuvre que le Père lui a confiée est accomplie, Jésus dit à Marie : "Femme, voici ton fils". Puis il dit à l’ami bien-aimé : "Voici ta mère" (Jn 19, 26-27). Ces paroles de Jésus au seuil de la mort n’expriment pas d’abord une préoccupation compatissante pour sa mère, elles sont plutôt une formule de révélation qui manifeste le mystère d’une mission salvifique spéciale.
Jésus nous a laissé sa mère comme notre mère. C’est seulement après avoir fait cela que Jésus a pu sentir que "tout était achevé" (Jn 19, 28). Au pied de la croix, en cette grande heure de la nouvelle création, le Christ nous conduit à Marie.
Il nous conduit à elle, car il ne veut pas que nous marchions sans une mère, et le peuple lit en cette image maternelle tous les mystères de l’Évangile. Il ne plaît pas au Seigneur que l’icône de la femme manque à l’Église. Elle, qui l’a engendré avec beaucoup de foi, accompagne aussi "le reste de ses enfants, ceux qui gardent les commandements de Dieu et possèdent le témoignage de Jésus" (Ap 12, 17). L’intime connexion entre Marie, l’Église et chaque fidèle, qui, chacun à sa manière, engendrent le Christ, a été exprimée de belle manière par le bienheureux Isaac de l’Étoile : "Dans les Saintes Écritures, divinement inspirées, ce qu’on entend généralement de l’Église, vierge et mère, s’entend en particulier de la Vierge Marie […] On peut pareillement dire que chaque âme fidèle est épouse du Verbe de Dieu, mère du Christ, fille et sœur, vierge et mère féconde […] Le Christ demeura durant neuf mois dans le sein de Marie ; il demeurera dans le tabernacle de la foi de l’Église jusqu’à la fin des siècles ; et, dans la connaissance et dans l’amour de l’âme fidèle, pour les siècles des siècles".

François montre que Marie, la consolatrice, n’est étrangère à aucune situation vécue par les hommes sur terre. Il conclut par cette phrase de Marie à Juan Diego : "Que ton cœur ne se trouble pas […] Ne suis-je pas là, moi ta Mère ?".

Marie est celle qui sait transformer une grotte pour des animaux en maison de Jésus, avec de pauvres langes et une montagne de tendresse.
Elle est la petite servante du Père qui tressaille de joie dans la louange. Elle est l’amie toujours attentive pour que le vin ne manque pas dans notre vie. Elle est celle dont le cœur est transpercé par la lance, qui comprend tous les peines. Comme mère de tous, elle est signe d’espérance pour les peuples qui souffrent les douleurs de l’enfantement jusqu’à ce que naisse la justice. Elle est la missionnaire qui se fait proche de nous pour nous accompagner dans la vie, ouvrant nos cœurs à la foi avec affection maternelle. Comme une vraie mère, elle marche avec nous, lutte avec nous, et répand sans cesse la proximité de l’amour de Dieu. Par les différentes invocations mariales, liées généralement aux sanctuaires, elle partage l’histoire de chaque peuple qui a reçu l’Évangile, et fait désormais partie de son identité historique.
Beaucoup de parents chrétiens demandent le Baptême de leurs enfants dans un sanctuaire marial, manifestant ainsi leur foi en l’action maternelle de Marie qui engendre de nouveaux enfants de Dieu. Dans les sanctuaires, on peut percevoir comment Marie réunit autour d’elle des enfants qui, avec bien des efforts, marchent en pèlerins pour la voir et se laisser contempler par elle.
Là, ils trouvent la force de Dieu pour supporter leurs souffrances et les fatigues de la vie. Comme à saint Juan Diego, Marie leur donne la caresse de sa consolation maternelle et leur murmure : "Que ton cœur ne se trouble pas […] Ne suis-je pas là, moi ta Mère ?".

Cette séquence mariale exalte le rôle de Marie dans le cœur de chacun. Ce faisant, François prépare son vaste geste conclusif: "Marie Étoile de la nouvelle évangélisation”.

Et Lo Tedhal dans tout cela ?

Ô mon Sauveur ! Laisse-moi rester près de ta Mère et la mienne pour t’adorer ! Elle qui porte en silence Dieu et le monde, et nous donne en ciboire l’Espérance du Golgotha ! (…) Agenouillé devant toi et devant ta Mère, la Vierge Marie, je me confie à sa maternelle intercession. Elle saura traduire tout ce que mon cœur voudrait te dire, et elle me guidera avec certitude vers toi. (Extraits de l’Evangile en prières)


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