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Marie, Étoile de la nouvelle évangélisation

Écrit par Bertrand Lemaire Jeudi, 16 Juillet 2015 00:00

Bertrand Lemaire

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A lire du §287 au §288 inclus qui marque la fin de cette Exhortation apostolique du Pape François: Evangelii Gaudium "La Joie de l'Evangile"

Pape Francois Et Icone

Lorsqu’il revient d’un voyage apostolique, le Pape François ne manque jamais de déposer, à la basilique saint Jean de Latran, un bouquet de fleur au pied de la statue de la vierge "Salus populi romani". Ainsi, en conclusion de son exhortation apostolique, le Pape François confie son travail et ceux qui en sont les destinataires à Marie, la toute tendre.

À la Mère de l’Évangile vivant nous demandons d’intercéder pour que toute la communauté ecclésiale accueille cette invitation à une nouvelle étape dans l’évangélisation. Elle est la femme de foi, qui vit et marche dans la foi, et "son pèlerinage de foi exceptionnel représente une référence constante pour l’Église". Elle s’est laissé conduire par l’Esprit, dans un itinéraire de foi, vers un destin de service et de fécondité. Nous fixons aujourd’hui notre regard sur elle, pour qu’elle nous aide à annoncer à tous le message de salut, et pour que les nouveaux disciples deviennent des agents évangélisateurs. Dans ce pèlerinage d’évangélisation, il y aura des moments d’aridité, d’enfouissement et même de la fatigue, comme l’a vécu Marie durant les années de Nazareth, alors que Jésus grandissait : "C’est là le commencement de l’Évangile, c’est-à-dire de la bonne nouvelle, de la joyeuse nouvelle. Il n’est cependant pas difficile d’observer en ce commencement une certaine peine du cœur, rejoignant une sorte de “nuit de la foi” – pour reprendre l’expression de saint Jean de la Croix –, comme un “voile” à travers lequel il faut approcher l’Invisible et vivre dans l’intimité du mystère. C’est de cette manière, en effet, que Marie, pendant de nombreuses années, demeura dans l’intimité du mystère de son Fils et avança dans son itinéraire de foi".

Au cours de ce dernier paragraphe retenons quelques qualificatifs dont François aime parer Marie : tendresse, affection, humilité, chaleur maternelle, contemplative, orante, laborieuse, promptitude, justice, tournée vers les autres…

Il y a un style marial dans l’activité évangélisatrice de l’Église. Car, chaque fois que nous regardons Marie nous voulons croire en la force révolutionnaire de la tendresse et de l’affection.
En elle, nous voyons que l’humilité et la tendresse ne sont pas les vertus des faibles, mais des forts, qui n’ont pas besoin de maltraiter les autres pour se sentir importants. En la regardant, nous découvrons que celle qui louait Dieu parce qu’"il a renversé les potentats de leurs trônes" et "a renvoyé les riches les mains vides" (Lc 1, 52.53) est la même qui nous donne de la chaleur maternelle dans notre quête de justice. C’est aussi elle qui "conservait avec soi toutes ces choses, les méditant en son cœur" (Lc 2, 19). Marie sait reconnaître les empreintes de l’Esprit de Dieu aussi bien dans les grands événements que dans ceux qui apparaissent imperceptibles. Elle contemple le mystère de Dieu dans le monde, dans l’histoire et dans la vie quotidienne de chacun de nous et de tous. Elle est aussi bien la femme orante et laborieuse à Nazareth, que notre Notre-Dame de la promptitude, celle qui part de son village pour aider les autres "en hâte" (cf. Lc 1, 39-45). Cette dynamique de justice et de tendresse, de contemplation et de marche vers les autres, est ce qui fait d’elle un modèle ecclésial pour l’évangélisation.
Nous la supplions afin que, par sa prière maternelle, elle nous aide pour que l’Église devienne une maison pour beaucoup, une mère pour tous les peuples, et rende possible la naissance d’un monde nouveau. C’est le Ressuscité qui nous dit, avec une force qui nous comble d’une immense confiance et d’une espérance très ferme : "Voici, je fais l’univers nouveau" (Ap 21, 5).

Comme il le fera plus tard, au terme de son encyclique "Laudatio si", François fait précéder sa signature par une prière fervente. Dans le cas présent il s’adresse à la Vierge Marie.

Avec Marie, avançons avec confiance vers cette promesse, et disons-lui :
"Vierge et Mère Marie, toi qui, mue par l’Esprit, as accueilli le Verbe de la vie dans la profondeur de ta foi humble, totalement abandonnée à l’Éternel, aide-nous à dire notre “oui” dans l’urgence, plus que jamais pressante, de faire retentir la Bonne Nouvelle de Jésus.
Toi, remplie de la présence du Christ, tu as porté la joie à Jean-Baptiste, le faisant exulter dans le sein de sa mère.
Toi, tressaillant de joie, tu as chanté les merveilles du Seigneur.
Toi, qui es restée ferme près de la Croix avec une foi inébranlable et a reçu la joyeuse consolation de la résurrection, tu as réuni les disciples dans l’attente de l’Esprit afin que naisse l’Église évangélisatrice.
Obtiens-nous maintenant une nouvelle ardeur de ressuscités pour porter à tous l’Évangile de la vie qui triomphe de la mort.
Donne-nous la sainte audace de chercher de nouvelles voies pour que parvienne à tous le don de la beauté qui ne se ternit pas.
Toi, Vierge de l’écoute et de la contemplation, mère du bel amour, épouse des noces éternelles, intercède pour l’Église, dont tu es l’icône très pure, afin qu’elle ne s’enferme jamais et jamais ne s’arrête dans sa passion pour instaurer le Royaume.
Étoile de la nouvelle évangélisation, aide-nous à rayonner par le témoignage de la communion, du service, de la foi ardente et généreuse, de la justice et de l’amour pour les pauvres, pour que la joie de l’Évangile parvienne jusqu’aux confins de la terre et qu’aucune périphérie ne soit privée de sa lumière.
Mère de l’Évangile vivant, source de joie pour les petits, prie pour nous.
Amen. Alléluia !"
Donné à Rome, près de Saint Pierre, à la conclusion de l’Année de la foi, le 24 novembre 2013, Solennité de Notre Seigneur Jésus Christ, Roi de l’Univers, en la première année de mon Pontificat. "Franciscus"

Pour avoir parcouru ensemble ce document, nous avons découvert qu’il contient le cœur même du programme de son pontificat. Le cap donné à l’Église est celui d’un retour à la fraicheur des valeurs évangéliques, un peu à l’image d’une icône qui aurait été purifiée des fumées centenaires accumulées par les bougies et l’encens…

Et Lo Tedhal dans tout cela ?

Marie, Pourquoi cette précipitation de ta part ? Simplement pour rendre service. Tu as appris par l’ange Gabriel qu’Élisabeth, celle qu’on disait stérile, était enceinte depuis six mois. Elle a certainement besoin d’un coup de main. L’ange ne t’a pas dit d’aller la voir. Non, il a suffi que tu saches. Tu es devenue ainsi la référence de toute action charitable ou caritative que nous devons mener dans un esprit de service sans y être contraints. C’est notre cœur "marial" qui nous pousse à aller au-devant d’une personne qui a besoin d’être aidée, écoutée, regardée, consolée, nourrie, vêtue. (…) Seigneur, comment puis-je vivre cette visitation aujourd’hui ? Bien sûr en la méditant, mais comment la traduire dans mon quotidien ? Je t’entends me répondre : "Promène-toi, comme ma Mère, avec moi dans ton cœur. Lorsque tu rencontreras des gens, les salueras, leur rendras service, ton attitude provoquera chez eux une réaction en écho : si tu es rempli de moi, leur bonheur sera évident et ils le crieront sur les toits. C’est ainsi que les missionnaires m’ont porté aux quatre coins de l’univers. Et si on te remercie, attribue tout à Dieu car, sans Lui, tu n’aurais rien pu provoquer de bon. Que tu sois grand ou petit, riche ou pauvre, tu es appelé à vivre en état de "grossesse spirituelle". Si à travers tes yeux, tes lèvres, ta bouche, ton comportement, je suis loué, le monde ira mieux. Car je ne peux changer le monde sans toi. Je "m’incarnerai" en toi, si tu m’ouvres comme ma Mère ton esprit et ton cœur." (Extraits de l’Evangile en prières)


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