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Séduction divine

Écrit par Padre Damiano Puccini Dimanche, 30 Août 2020 00:00

Padre Damiano Puccini

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Séduction divine

Dans la première lecture, Jérémie décrit sa rencontre avec le Seigneur, avec des expressions passionnées et ardentes. Il commence par dire: "Tu m'as séduit et je me suis laissé séduire". Beaucoup ne le savent peut-être pas, mais Dieu manifeste un amour particulier à chacun, sous des caractéristiques différentes. Pour notre part, avons-nous remarqué la séduction de Dieu, nous sommes-nous laissés séduire?

Le texte continue: "Tu m'as fait subir ta puissance et tu as prévalu". Jérémie nous prévient ici que l'amour de Dieu est violent. En ce sens que, par rapport à notre fragilité et à notre capacité d'amour, Dieu est une force, un feu que rien peut contenir. Cependant, c'est une violence amoureuse. Cette puissante séduction nous conduit à affronter un monde environnant qui se moque de nous, nous ridiculise. Les malentendus, la haine, la persécution font que nous nous sentons isolés, tandis que le cœur est avide d'affection. Jérémie est également privé des joies familiales. Pour la Vérité, il doit dénoncer l'idolâtrie des Juifs: violence et oppression. Il essaie de ne plus penser à Dieu, de fuir sa mission, mais en vain: un feu brûle en lui, qu’il ne peut contenir.

Si nous ouvrons notre cœur pour accueillir l'amour de Dieu, cela rejaillit dans notre vie, avec son lot de grande joie et en même temps de grand tourment! C'est comme vouloir verser une grande quantité de vin dans un trop petit récipient. C'est l'expérience de la rencontre de Dieu. Nous perdons le contrôle, mais c'est exactement de cette façon que l'amour déborde sur ceux qui nous entourent. L'art de la vie spirituelle consiste à se laisser creuser avec précision, à augmenter notre capacité à contenir l’amour de Dieu et à permettre aux autres d’en user.

Le texte d’aujourd’hui nous demande une conversion dans notre adhésion au Christ, au niveau de notre vie concrète. Après avoir accepté le premier appel à le suivre, avec joie et pleine disponibilité, il nous demande une seconde "conversion", faite de petites conversions quotidiennes. Non pas parce que Dieu serait distant et inaccessible, mais parce que l'homme ne peut que progressivement atteindre Dieu. L’enjeu est clair : passer de la mesquine logique du monde, et de nos cœurs emprisonnés par nos peurs et nos égoïsmes, à la véritable logique de Dieu, qui est celle du don de soi jusqu’à mourir par amour, quand sa flamme brûle notre âme

L'amour n'est pas seulement sentiment, mais volonté, capacité, acquise par un long exercice. Il s’agit de s'offrir à l'autre, mais en restant soi-même. Le "sacrifice" ne signifie pas l'anéantissement de soi, mais la conscience d'appartenir à l'autre, de participer de plus en plus profondément à sa vie, et d’adhérer à un projet qui, pour ceux qui croient, est le plan de Dieu pour nous. Cet aspect est bien rendu dans la vigoureuse synthèse de Paul adressée aux chrétiens de Rome: "C'est pourquoi je vous exhorte, frères, par la miséricorde de Dieu, à offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu; c'est votre adoration spirituelle. Ne vous conformez pas à ce monde, mais laissez-vous transformer en renouvelant votre façon de penser, afin de discerner la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait pour lui ".


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