Radieuse icône

Dans la première des trois lectures, l'auteur de l'Apocalypse, l'apôtre Jean, se réfère à Marie à travers deux symboles : l'Arche de l'Alliance et la femme « revêtue du soleil », car c'est en Elle qu’a eu lieu l'Incarnation du Verbe de Dieu.

Cette femme, qui est en train d'accoucher, fait face à un énorme dragon rouge, prêt à dévorer le nouveau-né. Elle donne naissance à un Fils, Jésus, qui régnera sur toutes les nations avec un sceptre de fer. Le dragon, symbole de Satan, est plein de haine contre le Messie et veut tout faire pour détruire et anéantir le royaume qu'il a fondé.

Un "grand signe... une femme vêtue du soleil" apparaît dans le ciel : c’est aussi l'image de l’Eglise, peuple de Dieu, peuple de pécheurs, dont Marie est l'icône sans défaut. Epouse de Dieu, elle donne naissance au Messie dans la douleur. Contre le peuple et le Messie se dresse le dragon, l'incarnation du mal, Satan. Marie, figure de l'Église, se réfugie dans le désert, se confiant en son seul Seigneur, qui a triomphé du mal par sa mort sur la Croix et sa Résurrection.

Le soleil, la lune et les étoiles, à l'époque où l'Apocalypse a été écrite, avaient une grande importance aux yeux des hommes. Les croyants y lisaient « comme dans des lettres célestes » la beauté de Dieu. Ce qui se passait dans les étoiles constituait une allusion à ce qui était caché dans le mystère de l'Incarnation. La femme de l'Apocalypse brille de la lumière divine qui lui est communiquée par le Fils, "soleil de justice".

La liturgie nous offre cette belle image de la femme qui apparaît comme un grand signe dans le ciel, revêtue du soleil, les pieds reposant sur la lune, la tête couronnée de douze étoiles. Le Christ confie le peuple à Marie et Marie devient ainsi partie intégrante de l'Église fondée par son Fils, pour continuer sa mission dans le monde. Marie et l'Église sont par conséquent liées sur le chemin de l'Histoire du monde.

Désormais le ciel ne résonne que de chants de victoire, car le mal est vaincu. Satan a perdu contre Dieu. Il ne pourra agir que sur terre où sa fureur se déchaîne, avant sa défaite finale. Ainsi, tandis que sur terre sa victoire paraît assurée, au ciel le triomphe du Christ est proclamé.

Invoquons sur nous-mêmes et sur toute l'Église la sollicitude et l'intercession de Marie pour que, enveloppés de la lumière de Dieu et ancrés dans l'enseignement apostolique, nous puissions affronter courageusement le bon combat de la foi (1 Tim 1, 18 ; 6, 12 ; 2Tim 4,7), et être joyeusement conduits là où elle nous a précédés.