Extrait des émissions "Lo Tedhal-La Takhaf"
L’affection réelle est une arme redoutable, comme le sourire d’un enfant, le parfum d’une fleur…
Je vais vous raconter une anecdote que je tiens du représentant de l’ONU, Monsieur Staffan di Mistura. Un jour que j’étais dans son bureau, j’ai remarqué une photo le montrant aux cotés de Mère Teresa. Au dessus de leurs têtes, on pouvait lire sur une grande pancarte : Rainbow Operation (en français : Opération Arc-en-ciel). Intrigué, je lui ai demandé des explications. Il m’a alors raconté l’histoire en ces termes :
"J’ai été le représentant de l’ONU au Soudan pendant quatre ans. Et comme vous le savez, la famine sévissait dans le Sud du pays. Dans cette région, les habitants d’une ville encerclée étaient en train de mourir de faim. Le gouvernement central ne nous autorisait pas à leur venir en aide par la voie des airs, et les combattants nous empêchaient d’utiliser les routes. 35 000 personnes étaient en danger de mort. Mère Teresa est arrivée pour tenter aussi d’apporter des vivres à ces gens qui risquaient de mourir faute de nourriture. Mais elle a essuyé le même refus que nous. Nous étions tous les deux dans mon bureau, lorsque soudain elle me dit :
- "Appelez Donald et passez-le moi !
- Quel Donald, fis-je ?
- Reagan, Donald Reagan.
- Vous voulez dire le Président des Etats-Unis ?
- Oui, me répondit-elle, il est très aimable et il a un grand cœur. Il va nous faciliter les choses. Débrouillez-vous pour le joindre !"
J’ai réussi à appeler la Maison Blanche. Le standardiste a joint l’officier de liaison pour l’informer de cet appel étonnant. L’officier lui a répondu : "Hier, nous avons reçu un appel de Napoléon, une autre fois d’Hannibal… Les gens sont fous !"
Mais Monsieur di Mistura a insisté en disant que c’était bien Mère Teresa en personne qui était dans son bureau et qui souhaitait s’entretenir avec le Président. Il a fini par obtenir le bureau du Président. On lui a alors demandé de se rendre, en compagnie de Mère Teresa, à l’ambassade américaine où le Président les appellerait pile dans une heure.
Ils se sont donc rendus ensemble à l’ambassade. Mais l’ambassadeur était absent : il assistait à un cocktail à l’ambassade de Tchécoslovaquie. Un employé de l’ambassade américaine se rendit alors d’urgence à l’ambassade de Tchécoslovaquie pour informer l’ambassadeur américain que le président Reagan allait l’appeler dans quarante minutes. L’ambassadeur est rentré sur le champ à l’ambassade, très anxieux et perturbé par cette nouvelle. A l’heure dite, le téléphone sonna dans le bureau de l’ambassadeur. Il décrocha et c’était bien le Président Reagan à l’autre bout du fil :
- "Passez-moi Mère Teresa, ordonna-t-il à l’ambassadeur.
- Monsieur le Président, commença Mère Teresa, des gens sont en train de mourir de faim ici. Il nous faudrait un avion, mais le gouvernement soudanais refuse de nous l’accorder. Nous avons essayé de contacter le Président de la République mais il est à New York, à l’ONU.
- Je vais lui envoyer mon Vice-président, George Bush (le futur Président), pour le lui demander de ma part".
De fait, George Bush s’est bien rendu à l’ONU et s’est entretenu de ce sujet avec le Président soudanais. Celui-ci a donné son accord et a aussitôt téléphoné et donné ses instructions pour que l’on mette un avion à la disposition de la mission humanitaire.
Mère Teresa s’est ainsi rendue sur tous les fronts, traversant des zones de combats. Elle était bonne, affectueuse et n’avait peur de rien. La morale de toute cette histoire c’est que la sainteté, la foi et l’amour réel sont des armes irrésistibles.
| < Précédent | Suivant > |
|---|