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Soyez dignes du nom que vous portez

Écrit par Mgr Mansour Labaky Jeudi, 17 Août 2017 06:00

Mgr Mansour Labaky

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Extrait des émissions "Lo Tedhal-La Takhaf"

Soyez Dignes Du Nom Que Vous Portez

Un jour que j’arpentais les rues d’un village au Liban, je croise un garçon qui rentrait de l’école :
- "Bonjour, mon garçon.
- Bonjour, mon Père.
- Comment t’appelles-tu ?
- Hanna (Jean).
- Connais-tu la signification de ton prénom ?
- Non.
- Veux-tu que je te la dise ?
- Oui, s’il vous plaît".
Je lui ai alors expliqué que Hanna, ou Yohanna, signifie : Dieu a fait miséricorde.

Chacun de nous porte un prénom qu’il doit honorer : le nom d’un saint. Parmi les prénoms libanais, Ghattass fait référence au baptême du Christ. Milad ou Fadi nous rappelle le mystère de l’Incarnation. Maryam nous place sous le vocable de la Vierge Marie. Nous devons nous montrer dignes de porter ce prénom, sinon nous devons changer de nom pour vivre à notre guise.

Avant l’avènement du Christ, la magnanimité faisait partie des valeurs prisées dans la société. Comme dans la devise actuelle de l’armée : Honneur, fidélité, sacrifice.

A la mort du père d’Alexandre le Grand, lors de son oraison funèbre, Philippe Démosthène se plaça devant la dépouille et dit : "Que dire de toi? Que tu as été un grand homme et un grand général, que tu as été sage? Il suffit que je dise que tu es le père d’Alexandre". Cela signifie que c’est tout à l’honneur d’un père que son fils soit plus célèbre et plus illustre que lui.

Nous connaissons Padre Pio, le disciple de Saint François d’Assise. Saint Antoine de Padoue était également un fils spirituel de Saint François. C’est tout à son honneur d’avoir eu pour disciples ces deux saints.

Un jour, lors d’une bataille que menait Alexandre le Grand, le chef des troupes vint lui dire : "Ton armée recule et les soldats n’ont pas le moral. Il faudrait que tu ailles leur parler pour les motiver". Alexandre enfourcha son cheval pour se rendre au front. A environ deux kilomètres du lieu du combat, il croisa un soldat qui s’enfuyait lâchement. Le soldat prit peur à la vue de son souverain. Alexandre s’arrêta net et, sans descendre de cheval, lui demanda son nom.
- "Alexandre, répondit le soldat.
- Comment peux-tu t’enfuir et porter un tel nom ? Ou bien tu changes de nom et tu t’enfuis, ou bien tu gardes ton nom mais tu retournes au combat".

De même, le Christ ne peut admettre que nous portions son nom sans agir en conséquence. Comment pourrons-nous nous justifier lorsqu’il nous dira : "Après tout les bienfaits dont je t’ai comblé, tu ne t’es pas montré digne de porter mon nom !".

Tel est l’examen de conscience auquel nous devons nous livrer. A notre baptême, même si notre prénom à l’état civil n’était pas celui d’un saint, on nous a forcément attribué un saint patron. C’est pour cela que lorsque nous rencontrons qui s’appelle, par exemple, Akram, si nous lui demandons : "Mais quel est ton nom de baptême ?", il nous donnera sûrement un nom de saint. Et c’est à ce nom-là que nous devons faire honneur.


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