Extrait des émissions "Lo Tedhal-La Takhaf"
Je vais vous parler des mystères. En arabe ce mot revêt trois sens :
- Le sens du secret. Comme dans l’expression : Je vais te confier un secret, connu juste de nous deux. Les autres ignorent ce secret.
- Le mystère de la Trinité : nous savons qu’il existe mais nous ne le comprenons pas.
- Le mystère de l’Eucharistie : en vérité, l’hostie sanctifie. Le Christ en a fait son Corps et son Sang. Nous ne comprenons pas ce mystère qui nous "nourrit" cependant depuis deux mille ans.
Le mystère n’est pas une énigme, dans la mesure où nous en vivons.
Une personne confiait à une autre : "Les mystères sont comme la nuit, on n’y comprend rien, on n’y voit goutte". L’autre lui a rétorqué : "Mais une nuit dans un ciel étoilé".
S’il vous arrive d’aller à Paris, vous pourrez voir, Place de la Concorde, cet obélisque rapporté d’Egypte où sont gravées des écritures en hiéroglyphe. Pour un touriste lambda, il s’agit de gribouillages sans aucune signification. Pour un autre passant, ce sont bien des écritures mais qu’il lui est impossible de déchiffrer. Pour un égyptologue, comme Champollion, c’est un texte ayant un sens précis.
Si vous mettez entre les mains d’un aveugle un tableau très coloré représentant des montagnes, des vallées, des mers, ce ne sera pour lui qu’une toile vide. Mais un œil sain en distinguera tous les détails.
Un jour quelqu’un s’est adressé à une fille intelligente et ouverte dans son cœur au mystère. Il lui expliqua qu’il ne pouvait croire qu’en ce qui fait mouvoir. Elle lui demanda alors :
- "Pourquoi peux-tu bouger ton petit doigt ?
- Parce que je veux qu’il bouge, lui répondit-il.
- Maintenant, essaie de bouger ton oreille !
- Je ne peux pas.
- Donc, tu es convaincu du fait que tu ne peux pas, sans savoir pourquoi, sans comprendre pourquoi".
Notre vie baigne dans des mystères que nous acceptons, même si nous ne les comprenons pas.
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