Extrait des émissions "Lo Tedhal-La Takhaf"
Laissez-moi vous parler aujourd’hui du vice. Le vice a de multiples facettes. Quand nous étions enfants, nous entendions les grandes personnes parler de femmes âgées, à la langue de vipère ou de mauvaise réputation, en citant ce proverbe : "Malgré ses cheveux gris, elle ne s’est pas encore repentie".
Certaines personnes ont un double visage : elles nous sourient par devant mais, à peine ont-elles tourné les talons, qu’elles commencent à dire les pires méchancetés sur notre compte. Le proverbe dit : "Son sourire est sur ses dents et son venin est dans sa langue" ou encore : "Je ne vois pas mes défauts, mais je passe mon temps à guetter ceux des autres".
Si je fais un examen de conscience, je constate que j’accable volontiers les autres mais que je ne me passe jamais mes propres défauts au microscope, tout comme "Dame Karroum" dont je vais vous conter l’histoire :
Dame Karroun détestait tout le monde. Elle ne pouvait pas croiser quelqu’un du village sans tailler en pièces sa réputation par ses médisances. Mais elle se prenait pour la perfection incarnée. Un jour qu’elle se trouvait devant l’église du village, en train de déverser son venin sur tout le voisinage, un jeune-homme l’aborda pour lui demander son avis sur une jeune-fille très estimée de tous, Nisrine, première de sa classe, charitable envers les plus délaissés, belle, pieuse, polie, aidant les Sœurs dans les soins aux malades, et dotée de parents exquis. Que pouvait donc bien penser Dame Karroun de Nisrine ? N’était-elle pas sans reproche ? Mais la vieille femme de riposter : "Bien sûr qu’elle a un défaut : elle a une tante qui se teint les cheveux !". Alors le jeune-homme lui administra en quelques mots bien sentis ses quatre vérités. Dame Karroun fut tellement furieuse de ce qu’elle venait d’entendre qu’elle succomba à une crise cardiaque…
Quand nous entendrons quelqu’un dire du mal d’un autre, rappelons-lui : "Prends garde de ne pas finir comme Madame Karroun !".
Un petit conseil : que chacun se soigne avant de prétendre guérir les autres ; que chacun nettoie devant sa porte avant d’aller balayer devant la maison du voisin…
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