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Dieu est plus généreux que nous

Écrit par Mgr Mansour Labaky Jeudi, 13 Juillet 2017 00:00

Mgr Mansour Labaky

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Extrait des émissions "Lo Tedhal-La Takhaf"

Dieu Est Plus Genereux Que Nous

"Dieu est plus généreux que nous". Cette constatation est parfaitement exacte. Si nous prenions conscience de la générosité divine qui nous enveloppe et si nous tentions de l’évaluer, il nous faudrait des années avant de pouvoir dénombrer tous les cadeaux reçus de la Providence, sans que nous les méritions et sans contrepartie. Le Créateur nous a dit : "Toute la nature vous appartient".

Un jour que deux amis étaient ensemble, le premier demanda au second :
- "Quand ton père est décédé, que t’a-t-il laissé en héritage ?
- Enormément. Il m’a laissé un immeuble, une automobile, un carnet de chèques… plein de choses. Et toi, que t’a laissé ton père ?
- Il m’a laissé le monde entier : la mer, le soleil, la lune… tout m’appartient".

Avant de continuer, je voudrais d’abord vous poser une question : connaissez-vous un saint qui ait fondé un Ordre religieux avec sa propre fortune ? Un de ces Ordre qui ont duré plus de trois cents ans. Ni Saint François d’Assise, ni Saint Ignace de Loyola, ni Saint Antoine le Grand, ni Abouna Yaqoub ne possédait rien. Mais ils étaient tous riches de la grâce de Dieu. Dieu leur a dit : "Fie-toi à moi et je te couvrirai de bienfaits. Mais donne-toi à moi entièrement, intégralement, complètement".

C’est ce que fit au XIXème siècle Saint Benoît-Joseph Cottolengo. Si vous vous rendez en Italie, vous pourrez visiter à Turin la Casa della Providencia di Torino (le regretté Père Afif Osseiran a fondé à Fanar le même concept de Maison de la Providence, mais en plus petit). Saint Benoît-Joseph Cottolengo a donc fondé un Ordre dont la mission est de s’occuper des miséreux, des prisonniers, des handicapés, des lépreux, des orphelins, des enfants de la rue… bref, de tous ceux que la société rejette. Cette Institution est tellement étendue que vous ne pourrez la parcourir entièrement à pieds. Dix milles personnes y sont pris en charge. Ce saint fondateur est lui-même mort du choléra en soignant ses compagnons.

Il a vécu une situation qui l’a poussé à ajouter le principe suivant aux lois monastiques : il est interdit de penser au lendemain. Jésus ne nous a-t-il pas dit : "Pensez d’abord au Royaume des cieux, et le reste vous sera donné par surcroît" ? Saint Cottolengo s’adressa en ces termes au Seigneur : "Je vais te prendre au mot. Je veux voir si ta Parole est véridique". Un soir, l’intendante l’appelle pour lui dire qu’ils n’ont plus rien à offrir à manger pour le repas du soir. Il est déjà 18h30, et le dîner doit être servi à 19h. Il lui ordonne cependant d’installer tout le monde au réfectoire. A 18h50, toujours rien à manger. Il invite alors tous les convives à prier puis à s’asseoir à table. Soudain, on frappe à la porte - les gens nomment cela la chance, nous l’appelons la Providence – c’est un officier qui se présente : "Je suis le commandant de la caserne d’à côté. Nous venons de recevoir de Rome l’ordre d’accorder congé à nos soldats. Or nous avions déjà préparé à manger pour dix mille personnes et nous ne savons plus quoi faire d’une telle quantité de nourriture. L’accepteriez-vous ?" A sept heures pile, tous les malades recevaient leurs repas !

C’est un exemple, parmi des centaines d’autres, qui nous montre que nous devons donner à Dieu, même dans le domaine matériel, tout ce que nous possédons, absolument tout : nos cinq pains et nos deux poissons ; pas seulement deux pains et un poisson en se disant : "Et si jamais ça ne marchait pas..."


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