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Rien n’est trop cher pour toi, Seigneur

Mgr Mansour Labaky

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Extrait des émissions "Lo Tedhal-La Takhaf"

Rien n’est trop cher pour toi, Seigneur

Avez-vous déjà entendu parler d’un martyr qui se soit comporté en lâche ? Non, aucun. L’Histoire du christianisme n’est pas seulement une Histoire de héros, mais l’Histoire de martyrs qui mouraient dans la joie. Les Gouverneurs romains - convertis au christianisme après avoir persécuté les chrétiens - avouaient leur étonnement de voir ces condamnés aller à la mort en chantant, comme s’ils avaient hâte de rencontrer Celui qu’ils aimaient, qu’ils adoraient, Celui qui habitait leur cœur.

Je vais vous parler de Saint Ignace d’Antioche qui était condamné à être dévoré par les bêtes du cirque. Ses fidèles le suppliaient de renoncer au martyre et de s’enfuir. Mais il leur répondit : "Pourquoi voulez-vous m’empêcher d’être un gain de blé moulu qui deviendra le Corps du Christ que vous recevrez ?". De telles paroles de saints ont fait germer toutes les églises dressées dans le monde entier, les vocations de moines, de religieuses, de prêtres originaires de tous les continents. Le monde brille de leur éclat.

Voici une anecdote savoureuse concernant un grand saint de l’Eglise byzantine : il s’agit de Saint Basile. On dit que, tout au long de sa vie, sa parole a été tranchante comme l’épée. Non, c’était non. Oui, c’était oui. Un peu comme ce que dit le dicton : "Il est plus facile de faire dévier un astre de son orbite que de le faire changer d’avis".

Un jour, un émissaire du roi vint voir Basile pour le sommer de renier sa religion et de se rallier à celle du roi.
- "Impossible, répondit-il.
- Savez-vous, Excellence, quelle sera la conséquence de votre refus ?
- Non.
- En fait, il y en aura trois : premièrement, la confiscation de tous vos biens. Deuxièmement, votre exil loin d’ici. Troisièmement, la peine capitale. Qu’en dites-vous à présent ?
- Va dire au roi que la confiscation de mes biens m’indiffère : je ne possède que l’habit que je porte et les saintes Ecritures. Je n’ai pas besoin de cet habit, et je connais la Bible par cœur. Quant à l’exil, en tant que chrétien je suis chez moi n’importe où. La terre est mon matelas et le ciel ma couverture. Où que tu m’envoies, le Christ sera avec moi. En ce qui concerne mon exécution, je suis maigre, faible, et je succomberai au premier coup. Je ne souffrirai pas beaucoup. Ainsi, tu me délivreras car j’attends avec impatience l’instant où je pourrai arriver auprès de mon Seigneur".

L’émissaire lui fit part de son grand étonnement. Jamais auparavant il n’avait rencontré quelqu’un qui ait osé répondre ainsi à l’émissaire du roi. "C’est parce que tu n’as jamais rencontré d’évêque ni de vrai chrétien" lui rétorqua Basile.

Qui d’entre nous serait capable d’une telle réponse ? Nombreux sont les innocents qui meurent pour leur foi. De nombreux chrétiens sont persécutés. Mais leur sang versé sert à la rédemption des péchés, et à l’accomplissement de la parole du Christ : "Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruits".


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