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La charité, consolation de l’endeuillé

Mgr Mansour Labaky

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Extrait des émissions "Lo Tedhal-La Takhaf"

La charité, consolation  de l’endeuillé

Comme il existe des champions de lutte, de basket, de football, de volley, de natation, de ski, il existe aussi des champions de sainteté. Des millions de spectateurs applaudissent à la vue d’un joueur en train de marquer un but, en s’écriant : "Bravo ! Magnifique !". Nous avons, quant à nous, sur le chemin qui mène à la sainteté, nos véritables champions.

Nous ne sommes pas sûrs de pouvoir atteindre la ligne d’arrivée, mais nous pouvons mettre toutes les chances de notre côté, si nous nous entraînons depuis l’enfance à pratiquer la vertu.

C’est également le cas en politique. En Côte d’ivoire, l’ancien président du pays, décédé depuis quelques années, avait fait l’objet d’un complot, mais les conspirateurs avaient été arrêtés et jetés en prison. Un jour, pendant qu’il priait devant la Croix, le Président songea à tous ces prisonniers et surtout à leurs familles, à leurs enfants, en se faisant du souci pour eux. Cela s’est passé il y a seulement quelques décennies. C’est l’un des anciens détenus qui m’a raconté cette histoire. J’accompagnais alors Monseigneur l’archevêque Abou Jaoudeh en Côte d’Ivoire, dans le cadre d’une mission représentant feu le Patriarche Koraiche. Voici ce que m’a raconté le prisonnier en question, lors d’un déjeuner : "Je faisais partie des comploteurs. Le Président est venu me visiter en prison pour me dire qu’il allait prendre en charge la scolarité de mes enfants, et les besoins matériels de ma famille. Puis il m’a gracié. Comment voulez-vous, conclut-il, que je ne lui sois pas fidèle après ce que je viens de vous raconter ?!"

En 1905, lors de la révolution en Russie, les Bolchéviques assassinèrent l’oncle du Tsar, Serge. L’assassin fut arrêté et emprisonné. La veuve de Serge se rendit à sa prison pour le rencontrer. Au cours de leur entretien, l’assassin exprima des regrets pour son crime. C’est comme si cette veuve avait dit à Notre Seigneur : "La mort de mon époux pourrait être le prix à payer pour obtenir le repentir de l’assassin". Pour le repos de l’âme de son mari, elle a aussi distribué à manger, pendant quarante jours, à 45.000 personnes dans le besoin. Que c’est beau d’exprimer sa Foi de cette façon ! Nous avons affaire ici à des champions en matière de sainteté.

Lorsque quelqu’un de votre entourage vous demande si vous avez connaissance de faits analogues, vous répondez par l’affirmative : chacun de vous pourrait raconter un bon nombre d’histoires dans ce genre. Mais l’essentiel est que nous puissions nous-mêmes poser de tels actes.


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