Extrait des émissions "Lo Tedhal-La Takhaf"
De nos jours, combien de jeunes gens et de jeunes-filles - et il est possible que les femmes soient plus nombreuses que les hommes - changent leur visage, l’embellissent, c’est-à-dire préfèrent avoir un visage façonné par les hommes plutôt que le vrai et beau visage qui est l’œuvre de Dieu.
Je n’entrerai pas ici dans la polémique de savoir si ces opérations esthétiques sont nécessaires ou non, mais je vous dirais un mot sur l’acceptation de ce que Dieu nous offre comme dons et valeurs au plan matériel. Si je suis petit de taille, je ne dois pas jalouser celui qui est plus grand. Et si je suis brun, je ne dois pas envier le blond. Si mes cheveux sont crépus, pourquoi les vouloir lisses ? C’est ainsi que Dieu nous a créés et nous ne pouvons pas modifier la créature de Dieu.
Sachons parfois nous moquer de certains défauts physiques que nous avons, ainsi nous retournerons la situation et celui qui voulait se moquer de nous rira avec nous, et non plus à nos dépens.
Le Nonce apostolique Roncalli (le futur Jean XXIII) était gros. De par sa fonction, il côtoyait beaucoup de gens. Un jour, il rencontre une femme qui ne portait pas une tenue décente. Les invités guettaient ce qu’il allait lui dire. Entre parenthèses, Jean XXIII, avec sa corpulence, n’était point beau mais il était transparent, car c’était un saint. C’est lui qui a convoqué le Concile œcuménique. Les journalistes lui demandent donc son avis sur cette femme : "Excellence, que pensez-vous de cette femme et de sa tenue provocante ?" Il leur dit : "Soyez tranquilles, personne ne la regarde, parce que tout le monde m’observe pour guetter ma réaction !" Aussitôt l’atmosphère s’est détendue et tout le monde a ri.
Quand il est devenu Pape, il a reçu en visite officielle la fille du chef soviétique Khrouchtchev. Or Khrouchtchev aussi était corpulent. Jean XXIII dit à sa fille :
- "Saluez votre père de ma part et dites-lui que nous appartenons au même parti.
- De quel parti s’agit-il ? demanda-t-elle surprise.
- Le parti des gros !" répondit-il.
Et ainsi, par un simple bon mot, la tension et la haine se sont estompées, petit à petit, entre l’Union Soviétique et l’Occident par l’intermédiaire du Pape. Par la suite, Jean-Paul II est arrivé sur le Siege de Pierre pour renverser la situation et l’Union soviétique s’est écroulée.
Un autre Pape, à la fin du XIXème siècle, Léon XIII, s’est révélé un génie. C’est lui qui a écrit l’Encyclique sur la Justice sociale et le monde ouvrier qui continue d’être étudiée dans les Universités. Une fois, un évêque en visite a demandé à Léon XIII de lui donner sa photo. Or ce Pape n’était pas très beau. Il avait toutes les qualités, sauf que son visage n’était pas gracieux. Ce n’était pas Orsini, comme on dit. L’évêque a aussi sollicité du Saint Père un mot manuscrit sur la photo. Le Pape a alors noté : Jean 6, 20. De retour chez lui, l’évêque a cherché la référence dans l’Evangile et voici ce qu’il a lu : "N’ayez pas peur, c’est moi". Léon XIII s’est donc moqué de lui-même, ce qui les a bien fait rire. Cette anecdote est devenue très populaire dans les milieux du Vatican, jusqu'à aujourd’hui. Et quand quelqu’un se plaint, on lui cite la référence Jean 6, 20, comme pour dire : est-ce que tu es mieux que le Pape ?
Ce n’est pas non plus si dramatique qu’un homme soit paralysé ou marche avec des béquilles : Roosevelt était paralysé et se déplaçait en fauteuil roulant, ce qui ne l’a pas empêché de mener la guerre.
Nous ne devons pas regarder les défauts physiques comme si cela diminuait notre valeur, parce que les qualités physiques n’ajoutent ni ne diminuent en rien notre importance. Les "Miss" ou Reines de beauté durent une année puis elles disparaissent ; les mannequins travaillent un an ou deux puis plus personne ne les regardent. Mais le saint, les gens continuent de venir le prier, même 200 ou 300 ans après sa mort. Et nous sommes tous capables de devenir des saints, quel que soit notre visage : laid ou beau.
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