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L’avarice

Mgr Mansour Labaky

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Extrait des émissions "Lo Tedhal-La Takhaf"

L’avarice

Est-ce que vous savez que le vice des vices dans la vie, que ce soit dans la société ou chez l’individu, c’est l’avarice ? L’avare est un homme si amoureux et happé par l’argent que tout le reste devient secondaire.

Pourtant, nous nous montrerions vraiment stupides, comme le dit la sagesse populaire, si nous ne dépensions pas cet argent de notre vivant. Qu’on le dépense donc au profit des gens que nous aimons : pour que des enfants grandissent - même si ce ne sont pas les nôtres - pour des personnes âgées, des malades et qu’on puisse les voir sourire et se réjouir alors que nous sommes encore en vie.

En revanche, si vous amassez et amassez de l’argent et que l’heure de la mort et du jugement vous surprenne, le Christ vous dira : "Ce que tu as amassé, pour qui cela sera-t-il ?". Mieux vaut que vous soyez riches en Dieu.

Un chrétien avare, à l’agonie, avait mandé un prêtre à son chevet. Or l’avarice, comme vous le savez, est un cancer. Le prêtre ne peut apporter à l’homme que la grâce du Christ. Quant au malade, il ne peut compter que sur le Christ, et un miracle se produira si c’est nécessaire. Mais, ce jour-là, l’avare moribond a demandé au prêtre : "Abouna, est-ce que je ne pourrais pas emporter quelques-uns de mes biens dans la tombe ? Ainsi je partirai apaisé (comme s’il emportait avec lui un « talisman » !). Je veux qu’on m’enterre avec un peu de ma fortune". Le prêtre lui répondit : "Même si tu emmenais quelque chose dans la tombe, de toutes façons, ça ne te serait d’aucune utilité car tout brûlera avec toi. Là où tu pars, tout sera consumé".

L’avarice bouche toute fenêtre par où pourrait passer la lumière. C’est un peu comme si on nous mettait des œillères, comme celles qu’on applique sur les yeux des chevaux. Quand nous nous regardons dans une glace, nous y voyons notre propre reflet. Mais si nous enlevons la couche d’argent du miroir, ça redevient comme une vitre et l’on peut regarder le monde à travers. L’argent empêche donc de voir les autres et centre le regard sur soi.

Si nous plaçons l’argent sous nos pieds, cela nous permet de grandir. Mais si nous le mettons sur nos têtes, il nous écrase. Vous me direz : "Parole, parole…". Non ce n’est pas du baratin. Essayez de vous libérer de l’argent. Il ne s’agit pas de ne pas en posséder mais de ne pas en devenir l’esclave. Restez détachés. L’argent est votre serviteur. Mettez-le dans votre poche et non devant vos yeux pour le contempler, comme Harpagon.


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