Extrait des émissions "Lo Tedhal-La Takhaf"
Avez-vous déjà rencontré, dans votre vie, quelqu’un qui n’obéisse à personne ? Vous pensez : "Ah ! Si j’étais roi…". Mais est-ce qu’il y a un souverain qui fait ce qu’il veut ? Est-ce qu’un pape fait ce qu’il veut ? Est-ce qu’un président fait ce qu’il veut ? Est-ce que le soleil ou la lune ou l'arbre fait ce qu’il veut ?
Rien : aucun élément, aucun objet, aucun animal, aucun homme, aucune créature qui ne fasse la volonté de quelqu’un d’autre. Le papa et la maman n’ont pas fait vœu d’obéissance mais ils obéissent à leur cœur qui leur dicte des ordres. Si je voulais développer davantage, je dirais que le fils obéit à son père, l’élève à son professeur …
Mais, plus profondément, il y a une obéissance qui donne de la joie : c’est l’obéissance à Notre Seigneur. Qu’est-ce que nous demande le Seigneur ? Il ne s’agit pas de ne pas faire ceci ou cela. Quand notre père nous donne des conseils, il nous laisse un testament, il nous livre son expérience à travers ce conseil. C’est ainsi qu’il faut comprendre les Dix commandements : des conseils pour m’aider à être toujours heureux.
Et l’obéissance, de temps en temps, doit être "aveugle". Les Jésuites ont cette formule : "perinde ac cadaver", c’est-à-dire obéir comme si tu étais un cadavre.
Saint François avait un grand amour de l’obéissance. Il voulait exercer ses religieux à cette vertu pour vérifier s’ils étaient aussi malléables que l’argile dans les mains du potier. Un jeune fort sympathique s’est présenté à lui comme ayant la vocation. Saint François lui a donné une salade en lui demandant d’aller la planter la tête en bas. Le jeune homme a fait remarquer que ce n’était pas la bonne méthode et qu’il s’y connaissait en semence. Saint François lui a alors répliqué : "Je ne veux pas que tu m’apprennes comment semer mais je veux t’apprendre comment obéir".
C’est aussi ce qui est arrivé à Saint Charbel, alors âgé de 21 ans. Quand il a reçu l’ordre de planter un oignon à l’envers, il a obéi et l’oignon a poussé ! Quant à sainte Rita, elle a planté un bout de bois qui a fini par fleurir, ce qui a fait dire à un prédicateur: "Voilà le fruit de l’obéissance !’’.
Tous les grands saints ont obéi à l’Eglise. Quand notre curé, notre évêque, notre supérieur nous ordonne quelque chose, même qui n’est pas à notre goût, on obéit en priant : "Seigneur, tu sais mieux que nous : peut-être que ces ordres ne me sont pas toujours donnés avec raison mais moi, j’aurais toujours raison en obéissant". Avec Charles de Foucauld, disons :
"Mon Père, mon Père, je m’abandonne à toi
Fais de moi ce qu’il te plaira".
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