Remède au cœur sec

Dans la première lecture, le prophète Isaïe s’adresse au peuple juif durant la période qui a suivi l’exil. Sommes-nous intéressés par la Parole de Dieu? Isaïe nous invite à chercher le Seigneur pendant qu'il se laisse trouver, car les pensées de Dieu ne sont pas les nôtres.

Pourquoi devoir se préoccuper de ce que Dieu pense? Parce que nous sommes faits à l'image de Dieu. Et si nous voulons être heureux et nous comprendre nous-mêmes, nous n'avons pas le choix: pour connaître le fond du cœur de l'homme ou saisir ses pensées, les seuls lieux de rencontre sont la Parole et l’Eucharistie. La conscience, illuminée par la présence de Dieu, nous le révèle.

L'univers contient aussi la Parole qui a tout créé et même ceux qui se disent incroyants, sont ravis face au spectacle de la nature. Isaïe donne l'exemple de la pluie qui vient arroser une terre aride, alors qu’il n'y a plus de pain à manger. La pluie et la neige descendent du ciel et ne reviennent qu'après avoir arrosé, fertilisé et fait germer la terre. De même la Parole de Dieu transforme progressivement l'Histoire des hommes et revient à Dieu sous forme de louange et d’action de grâces. Dieu est fidèle gratuitement, miséricordieux et patient!

La Parole qui sort de la bouche de Dieu, irrigue notre cœur, le féconde et le fait germer, n'est pas seulement l'Écriture Sainte, c'est aussi la Parole créatrice, qui crée continuellement. Cette Parole n'est pas écrite à l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant, ni gravée sur des tablettes de pierre, mais dans le cœur de chaque homme.

Jésus est le Verbe incarné qui est sorti de la bouche de Dieu. Cette Parole est revenue au Père mais non sans effet. Après deux mille ans, il nous semble que les changements prennent beaucoup de temps ! Mais soyons plus attentifs aux bouleversements apportés par la personne de Jésus. Dieu fait confiance à sa Parole, qui est Jésus lui-même et il nous fait confiance aussi, à nous qui sommes créés à son image.

Nous voulons tous parler, mais y a-t-il encore quelqu'un pour écouter? Le dialogue est biaisé, nous le savons tous mais nous n’en avons pas vraiment cure, parce que nous ne sommes guère intéressés par ce que les autres disent. Avant que l'autre n’ouvre la bouche, nous prétendons savoir ce qu'il veut dire et préparons déjà notre réponse. Nos dialogues relèvent plutôt du monologue, et si ce qu’on nous dit ne nous touche pas, nous pensons carrément à autre chose ! Malheureusement, notre prétendue autosuffisance fait obstacle à la Parole de Jésus dans notre cœur et ne lui permet pas de le pénétrer, de le féconder et de lui faire produire des fruits d'amour.