Sage discernement

La première lecture nous fait lire une page du Premier Livre des Rois, vers l'an 1000 avant JC. David a régné sur Israël car le peuple a réclamé d’avoir un roi à sa tête. Salomon hérite du royaume de son père. Mais cette succession se déroule dans des luttes cruelles, comme toujours lorsque le pouvoir est en jeu…

Cependant, le passage lu en ce jour révèle un aspect très révélateur du cœur de ce nouveau chef couronné. Dans un songe nocturne, Dieu se révèle à Salomon et, dans une gratuité absolue, propose à Salomon de faire un vœu. Le cœur de chacun recèle son désir profond. Dans le cœur de Salomon, comme de chacun de nous, demeure l'empreinte de Dieu. C'est là que nous pouvons rencontrer notre Créateur, qui nous a déjà tout donné, mais il nous reste à en prendre conscience.

Salomon reconnaît n’être encore qu'un tout jeune homme que Dieu a fait régner à la place de son père. Il sait bien qu'il ne peut se débrouiller tout seul devant une si grande mission. Puisqu’il a accédé au trône par élection divine, c’est Dieu le premier responsable. Salomon Lui demande donc un cœur docile, capable d’écouter, de distinguer le bien du mal. Dieu apprécie que Salomon soit si vrai, honnête et humble.

Nous avons aussi reçu ce don, qui s'appelle la Sagesse, à ne pas confondre avec celle apprise dans les livres ou sur les bancs de l'université. En laissant cet amour grandir en nous, sans tergiverser, sans utilitarisme, nous ressentons comme un avant-goût de la joie. Une joie profonde qui dure, même lorsque tout est sombre. Nous ne sommes plus au plan de la rationalité, mais dans la sphère où le divin descend dans l'humain, en y laissant une trace de Lui-même. Nous pouvons tous en faire l'expérience, il suffit d'être attentif et de reconnaître que nous ne sommes pas à l’origine de notre vie. En nous, il y a toujours une autre dimension à découvrir.

Comment y parvenir ? Voici le secret : ne pas chercher à tenir les rênes de tout, mais reconnaître que tout don vient de Dieu et qu’il devance tous nos désirs, tous nos besoins. Accepter aussi de Lui appartenir et de ne pouvoir nous réaliser, dans la vérité et la liberté, que lorsque lui permettons de vivre sa vie divine en nous. Le fruit goûté alors est la paix et une immense joie. La Sagesse est donc recherche et discernement des voies du bien, dans chaque situation.