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Goûter le divin

Padre Damiano Puccini

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Goûter le divin

Aujourd'hui la liturgie nous parle de la sagesse à acquérir. Car, si nous ne naissons pas sages, nous pouvons le devenir, à condition de désirer ce don qui nous permet de discerner. La première lecture est tirée du Livre de la Sagesse, écrit au milieu du 1er siècle avant JC, par un Juif d'Alexandrie, en Égypte. L'auteur, qui écrit en grec, préfère faire parler Salomon, car la tradition d'Israël le considérait comme le Sage par excellence.

Le but poursuivi dans ce livre est d'enseigner la vraie Sagesse : ce qui est nécessaire pour mener une vie droite. Non pas cette science qui peut être acquise par la vie et l’expérience, mais la Sagesse qui vient de Dieu et qui mène à Dieu. Cette Sagesse divine inculque une vision des choses en opposition à la mentalité païenne et pousse ceux qui la reçoivent à rechercher le bonheur sans se laisser séduire par les fausses apparences et la facilité des choses. Car le vrai bonheur appartient aux amis de Dieu.

La Sagesse n'est pas réservée aux théologiens ou aux philosophes, car elle ne s'acquiert pas par l'étude. Ce n'est pas le pouvoir qui fait les rois et les dirigeants, mais cette recherche de la Sagesse. Puisque la source du pouvoir sur le monde est le Seigneur, c'est à lui que la Sagesse doit être demandée, pour devenir un guide légitime et capable de gouverner. En effet, une telle Sagesse ne doit pas être considérée comme un bien inaccessible : elle est disponible dès que le besoin s’en fait sentir et qu’il est présenté au Seigneur. La Sagesse, source de vie et de joie, est prête à se donner à quiconque la recherche avec un désir sincère et un amour profond.

Le terme "sagesse" vient du verbe "savoir", "sapere" en latin, qui signifie trouver, percevoir le goût des choses. D'un point de vue chrétien, il est sage de développer notre goût pour les choses de Dieu. Qui vit vraiment la vie chrétienne, prie, lit la parole de Dieu, non pas par devoir, mais par contentement, parce qu'il a découvert la saveur des choses divines. Il sent que c'est un aliment qui, non seulement le nourrit, mais qui est délicieux, comme du miel à son palais, et qui donne de la joie.

Chercher et invoquer la Sagesse équivaut à reconnaître ses propres limites et surtout à gouverner avec justice, en défendant les petits et les pauvres. Car l'homme est grand et sage quand il se considère humblement au service de Dieu et des autres.


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