Petit troupeau

Dans la première lecture, Ézéchiel - prophète en exil à Babylone, après la destruction de Jérusalem en 587 avant JC – nous parle d’un berger et de son troupeau. Ces images nous sont assez étrangères mais, pour le peuple d'Israël, elles étaient très familières. David n’était qu’un jeune berger avant d'être choisi comme roi. Le bon monarque est celui qui prend soin du peuple, des plus faibles, qui garantit les droits des orphelins, des veuves et des étrangers.

Dans ce passage, le Seigneur Dieu se penche sur un peuple abandonné à lui-même, dispersé et fatigué, qui souffre de blessures dont personne ne se soucie. La responsabilité en incombe aux dirigeants qui, au lieu de prendre soin de leur peuple, ont profité de leur pouvoir. Par conséquent, le Seigneur prend les choses en main. Suit alors une série de verbes très consolants: "Je vais moi-même rechercher... Je vais veiller... Je vais délivrer... Je vais faire paître...Je vais garder". Le Seigneur réclame et reprend ce qui lui appartient. "Mon troupeau… mes brebis". Dieu rassemble son troupeau, le ramène chez lui et sépare les béliers des boucs.

Personnellement, où est-ce que je me situe? Dans le troupeau de ce monde, les plus forts et les plus puissants maltraitent les autres. Mais sentons-nous que nous faisons partie du peuple de Dieu? Choisissons-nous comme berger ce Dieu qui prend soin de nous, comme le dit le texte d'Isaïe : "Je ne vous oublierai jamais… votre nom est gravé sur la paume de ma main". Le problème c’est que nous ne croyons pas que Dieu puisse penser nommément à chacun de nous ! De plus, dans la vie courante, nous ne voyons pas que les choses vont si bien que ça et nous ne pensons pas être au centre des attentions divines!

Mais un tel Dieu nous ferait rester éternellement des enfants. Alors que Dieu nous considère comme des partenaires qui collaborent avec lui sur le chantier toujours actif de la création de l'univers. Dans un psaume, il est écrit: "Toi, tu lui as donné (à l’homme) le pouvoir sur les œuvres de tes mains". Nous avons des droits royaux sur toute la création. Si nous y réfléchissons, cela suscite l'émerveillement, l'attention, l'adoration, l'étonnement et aussi l'humilité.

Lors de cette stupéfiante découverte, la rencontre personnelle avec Dieu a lieu, qui fait naitre l'abandon, la confiance et le frisson de l'amour. Dieu, qui appelle les étoiles par leur nom, efface de nos visages l'usure du temps à la lumière de son regard. Il grave nos noms sur le rocher de l'immortalité. Et si l'une de ses créatures a faim, cela l’affecte plus que si les étoiles s'assombrissaient. Pour intervenir dans notre monde, créé lui aussi, Dieu a choisi d’avoir besoin de nous.