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Figure immaculée

Padre Damiano Puccini

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Figure Immaculee

Nous sommes dans le mythique jardin d’Éden, quand Dieu s’adresse au serpent tentateur, symbole de la cupidité : "Je mettrai une inimitié entre toi et la Femme". En effet, les événements qui viennent de survenir sont précisément marqués par ce sentiment malsain. Dieu avait fixé une règle à l'homme et la femme. C'était une limite au désir. Aujourd'hui, il nous est difficile de comprendre cette limitation, car il n'y a plus de limite au désir humain, comme le prétendent les néo-positivistes, et si quelque chose est possible, cela devient également légal.

L'histoire de Marie ne suit pas ce paradigme. En elle, l'inimitié, l’incompatibilité avec le tentateur est absolue. Adam et Eve, nos ancêtres bibliques, essayent de se cacher, à l'appel de Dieu. Tandis que Marie est disponible : "Me voici!". Elle n'a pas peur de se montrer devant Dieu, de s'ouvrir à son plan divin.

Adam et Eve s'accusent mutuellement, c'est la rupture archétypale d'une relation qui implique toujours de rejeter la responsabilité sur l'autre. Marie accepte humblement, bien qu'avec une crainte compréhensible, la proposition de Dieu. Elle répond à l'appel d’une relation particulière avec le Très-Haut : la maternité divine. Cela met pourtant en jeu sa relation avec Joseph.

Adam et Eve veulent rivaliser avec Dieu, acceptant la proposition du diviseur qui leur promet de devenir "comme" Dieu. Au contraire, Marie se conçoit comme une "servante": "Me voici, je suis la servante du Seigneur".

C’est en 1854 que le pape Pie IX a proclamé le dogme de l'Immaculée Conception. En plein XIXe siècle, époque traversée, en Europe, par la diffusion de la pensée positiviste qui prônait l'exaltation de la raison et une confiance inconditionnelle dans la science. Selon une telle philosophie, il n'y avait bien sûr pas de place pour la foi. Le positivisme était accompagné d'un matérialisme marxiste qui exaltait les aspects technologiques et économiques de l'ordre social. Dans la pensée de Marx, l'homme devait combattre la religion qui le réduit à une sorte d'esclavage. Le contexte historique nous aide à comprendre le panorama durant lequel a été définie cette importante vérité de la foi : l'inimitié de l’Immaculée avec l'esprit du mal, qui essaie toujours de la piquer au talon, perdure à jamais.

Chaque année, cette grande fête nous rappelle que l'Evangile, la Bonne Nouvelle, a commencé non seulement il y a deux mille ans ... mais plonge ses racines dans la nuit des temps. Dieu s'est toujours manifesté comme le Créateur qui laisse sa créature totalement libre de choisir ce qui est bon pour elle.

Si dans le récit poétique de la création, Eve use mal de cette autonomie... dans la vision de Dieu, la Femme se voit encore confier le choix d’un revirement positif, qui lui permette de se retourner vers Dieu. C'est l'Immaculée, la Femme qui a aboli l'impossibilité de voir Dieu, qui a pu contempler son visage et se reconnaître en Lui, car elle l’a engendré pour le rendre au monde et triompher de tous les assauts du Mal.


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