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Chronique des fidélités du Seigneur

Padre Damiano Puccini

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Chronique des fidélités du Seigneur

Nous sommes à mi-chemin du Carême, et la liturgie de la messe commence par une invitation à se réjouir. En effet, la mission de chaque chrétien est de rendre heureux ceux qui vivent à côté de lui, car Dieu prend soin de chacun de nous. Le Seigneur est bon et fidèle et ne se lasse pas de nous amener à la conversion : au passage de simples créatures en enfants, qui vivent de la Vie même de Dieu !

La première lecture est tirée du deuxième Livre des Chroniques. Ces lignes ont été écrites au début de l'ère grecque. Son auteur nous reste inconnu et s'appelle le « Chroniqueur ». La Bible ne cherche pas tant à nous relater ce qui s'est passé à l’époque, mais plutôt à nous montrer ce que devrait être notre vie ! Car le texte doit nous affecter de manière personnelle.

Toute l'histoire d'Israël et de Juda est une série de rappels à propos de tout ce que Dieu a fait en faveur de son Peuple, en lui envoyant des prophètes, ses messagers. A cette sollicitude divine, le Peuple élu répond, non par l’adhésion, mais par le rejet et le mépris des prophètes, considérés comme de ridicules personnages. Pourtant Dieu est bien le seul Seigneur de l'Histoire, et non pas les diverses puissances politico-militaires qui se succèdent. En effet, elles toutes sont au service de l'accomplissement de la Parole du Seigneur.

L'auteur se réfère à une prophétie de Jérémie, concernant la durée de l'exil (soit soixante-dix ans). Par ailleurs, il est issu du courant sacerdotal qui s'était engagé à garder le Peuple uni et à le préserver de la contamination des dieux babyloniens. Il voit, dans l'observance du sabbat, le signe de la fidélité d'Israël à l'Alliance en vue de la réalisation de la Promesse. Dans sa mentalité, la punition correspond au péché, le bien et la récompense à la fidélité.

En réalité, le péché blesse la liberté de l'homme et l'entraîne sur les chemins de la confusion et de la décadence. Tandis que le bien possède, en lui-même, une charge de joie et de sens qui gratifie le cœur. L'intention divine n'est donc pas la punition du péché, mais la conversion pour la vie de l'homme.

Le Seigneur réveille l'esprit de Cyrus, roi de Perse, et cette mystérieuse intervention conduit à l'édit royal de 538 avant JC. Cyrus fait alors reconstruire le Temple de Jérusalem, considéré comme la « Maison » du Seigneur au milieu de son Peuple. En outre, ce même édit exhorte les Juifs déportés à retourner, pleins de joie et gratitude, sur leurs terres. Le croyant est appelé à faire de sa vie une sorte d'ascension à la rencontre du Seigneur, à l’image de cette montée du Peuple jusqu’au Temple.

Il est nécessaire de purifier l’image que nous nous faisons de Dieu : notre Dieu pardonne librement et offre sa miséricorde au pécheur, sans rien lui demander, sinon que la Vie puisse se développer. Dieu n'est pas un Dieu justicier qui punit et marginalise les pécheurs !



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