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Antidépresseur

Padre Damiano Puccini

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Antidépresseur

La première lecture est extraite du premier livre des Rois et présente la figure d'Elie, un prophète qui combat l'idolâtrie en Israël.

Il a tué les prophètes de Baal et les Israélites le poursuivent pour le supprimer. Il se réfugie au désert. Après une journée de marche, il s’assoit à l’ombre d’un buisson, il se sent découragé dans sa mission de prophète. Il s’adresse à Dieu en lui demandant de le faire mourir : « Maintenant Seigneur, c’en est trop ! Reprends ma vie car je ne suis pas meilleur que nos pères ».

Pour rencontrer le Seigneur, nous devons être conscients de notre faiblesse, nous devons sentir que nous avons besoin de son secours, que nous ne sommes pas capables, seuls, de faire le bien et d’éviter le mal. Nous devons avoir faim de Dieu pour que Dieu puisse entrer et agir en nous. Nous devons dire nous aussi : « Ça suffit ! Que Dieu agisse en moi ! »

Elie s’endort. Ce sommeil signifie l’abandon, le renoncement à tout vouloir contrôler par soi-même, à être le protagoniste des événements. Certes, il faut d'abord faire tout ce qui est en notre pouvoir, utiliser tous les moyens connus, mais ensuite, au-delà d'une certaine limite, il faut savoir lâcher prise.

Dans son sommeil, Elie est désormais dans les mains de Dieu qui va lui révéler ce qu’il doit faire à présent.

« Voici qu’un ange le toucha et lui dit : Lève-toi et mange ! ». Si on s’abandonne, les anges s’approchent. Trois fois l’ordre retentit, jusqu’à ce qu’Elie ait retrouvé des forces - en ayant mangé le pain trouvé tout chaud à côté de lui et en buvant l’eau de la cruche - et soit suffisamment reposé.

Le Seigneur est plein de sollicitude. Il sait ce dont l’homme a besoin pour remplir la mission qu’il veut lui confier. « Lève-toi et mange ! Autrement le chemin serait trop long pour toi ».

Cette nourriture providentielle n'a pas seulement réconforté Elie, mais lui a insufflé la force de progresser sur le chemin de la rencontre avec Dieu. Elie n'est plus seul, ce n'est plus lui qui décide, c'est Dieu qui décide.

Nous pourrions dépeindre notre vie comme une roue dont le pivot est l'amour de Dieu. Il la maintient et la fait tourner. La roue c’est l'Histoire, davantage un lieu de conflits qu’une vallée tranquille. Pour qu'elle ne dévie pas de son pivot, il faut la grâce de Dieu. Car l'Histoire est le lieu du combat entre le bien et le mal. La nature blessée par le péché des origines se retrouve souvent sous le joug de la loi du plus fort. La nature est parfois impitoyable (on voit par exemple des tremblements de terre, des ouragans…). Rien n’est déterminé, Dieu ne contraint ni l’homme ni la nature. La rencontre avec le pivot, avec le centre, avec Dieu, se fait de manière libre, car la première caractéristique de l'amour est la liberté.

Aujourd'hui la liturgie nous offre le thème du chemin. Essayons d’emprunter aussi ce chemin de vie!


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