Ridiculisé, craché, conspué, honni, moqué, déshonoré, haï, sifflé, blasphémé, raillé, bafoué, méprisé, dégommé, sali, calomnié, décrié, incompris, abaissé et rabaissé, rejeté, nié, renié et dénié… les mots manquent dans la langue française pour qualifier les humiliations subies par le Christ dans sa Passion.
Or c’est là qu’il rétablit la dignité du roi, de celui qui doit gouverner en servant et non en dominant; il la rétablit en commençant, à l’envers, par accepter la honte que méritent les mauvais chefs : il prend sur lui ce que mériterait, tenez par exemple, l’empereur de Rome vautré au même moment dans le vice et les orgies ou envoyant ses légions verser le sang ou perdre le leur.
Il subit aussi ce qui sera réservé aux autorités propres et méritantes, renversées par ceux qui récupèrent le pouvoir pour leur profit, leur vanité et leurs satisfactions, remplis de haine envers ceux qui les en ont privés, en fait pour peu de temps, puisqu’en général leur assassinat est vite programmé.
Jésus a pour domaine propre les ressorts mêmes de la Vie et de ce qui est ; il a en main tout le fond des problèmes existentiels et les réponses aux vraies questions des hommes ; son ministère est le ministère du Bonheur, son empire, celui de l’Amour dans toutes ses dimensions. Il délègue le temporel pour s’occuper par-dessus tout du salut éternel des âmes qui doivent atteindre le Ciel de son Père, là où régner et vivre sont synonymes, où aimer et exister ne font qu’un, dans l’unité partagée de la Vie trinitaire. Amen.
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