lo tedhal

 

"Joie !" : premier mot chanté par la plus belle chorale du monde, celle des anges annonçant aux bergers la bonne nouvelle du Salut, la naissance de Jésus, dans la nuit de Noël.

 

Un Lo Tedhalien est un chrétien qui a pris au sérieux l'intégralité du message de l'Evangile, et pas seulement les passages les plus faciles ou les plus plaisants ou les moins sujets à controverses. Mais il y aurait un danger à vouloir faire de l'Evangile un livre de savoir-vivre social ou de philosophie de la vie car un manuel ne provoque pas la joie.

 

Seul le Christ est source de notre joie. C'est à lui que nous adhérons. Vivre de lui, c'est être assuré que la source de notre joie ne tarira jamais qu'il fasse beau ou que s'amoncellent les nuages dans le ciel de nos vies.

 

Cette joie qui nous anime si nous sommes conscients du trésor que nous portons en nous ne doit jamais demeurer cachée. Telle la lumière, elle doit irradier. Elle doit être contagieuse.

 

"Voyez comme ils s'aiment, comme leur joie transparaît !", disaient les païens en parlant des premières communautés chrétiennes. C'est ainsi que s'est transmis le message de l'Evangile. Par conséquent, si vous rencontrez un Lo Tedhalien triste, tâchez d'entreprendre auprès de lui, une 'thérapie' évangélique. Accordez-lui le temps nécessaire pour dissiper sa peine, sachez l'écouter, n'hésitez pas à lui rappeler certaines paroles du Christ… Prenez les moyens humains et spirituels pour que la tristesse cède le pas à la joie. N'oubliez pas que le sacrement de réconciliation, reçu avec la conviction de la foi et l'humilité du cœur, est un remède infaillible à la morosité et à la tristesse. Il faut en user pour en apprécier la valeur.

 

Nous sommes responsables du moral de nos frères. Nous ne pourrons jamais dormir tranquilles si nous savons que l'un de nos proches est déprimé. Ne péchons pas par paresse ou par lâcheté ou par fausse humilité ! Le Christ ne nous jugera pas sur l'échec ou sur la réussite de nos actions mais sur les dispositions de notre cœur à se donner ou à se replier.

 

Et si nous sommes, nous-mêmes, tentés de succomber à la tristesse, demandons-nous : "Comment puis-je être découragé, comment puis-je être morose alors que le Créateur de l'univers est mon Père, qu'il m'attend et m'ouvre ses bras comme le père de l'enfant prodigue, qu'il vient en moi par les sacrements?"

 

 

 

Il est clair que lorsque le Christ nous dit : "Que ma paix et ma joie soient en vous", il ne commence pas par "si…", il ne poursuit par : "à condition que les événements vous soient favorables". Le Seigneur n'aime ni le relatif ni le conditionnel. Il aime l'absolu. L'amour est ainsi. Il ne supporte pas les notes de bas de page signalant les exceptions qui permettraient de manquer au devoir d'amour. Quand un cœur est plein de l'amour d'un autre, l'impossible devient possible. Même la souffrance devient supportable.

 

Je m'en remets à toi.
Tu vois mieux que moi,
et plus loin que moi,
ce qui est meilleur pour moi.

 

Rien, comme le dit saint Paul, ne doit altérer notre paix intérieure, même la souffrance physique, morale, psychologique, spirituelle… Nous devons lutter contre la souffrance par tous les moyens mis à notre disposition, mais si les remèdes échouent, faisons cette prière : "Seigneur, j'ai tout tenté pour guérir…, j'ai tout essayé pour échapper à cette situation où je suis victime de l'envie, de la jalousie, de la calomnie… La souffrance ne me déserte pas. Alors je m'en remets à toi. Tu vois mieux que moi et plus loin que moi, ce qui est meilleur pour moi. J'ai peut-être besoin d'apprendre à être plus patient, plus humble, plus indulgent, plus charitable. Mets en mon cœur la force d'accepter cette mort à moi-même. Mets dans mon intelligence la force de saisir que tu as besoin de moi à travers cette souffrance, cette situation que je n'ai pas choisie."

 

En méditant l'Evangile et la vie des saints, je découvre que la sérénité face aux épreuves, devant la croix que le Christ nous propose de porter avec lui, est la condition sine qua non pour parvenir à la sainteté.

 

Lo Tedhal est ce chemin spirituel qui nous aide à rester maîtres de nous-mêmes, non parce que nous avons la force de caractère, mais parce que nous sommes enfants de Dieu par le baptême et que nous avons foi dans le Christ qui se sème en nous à chaque Eucharistie. C'est notre titre de gloire ! Notre joie ! Notre espérance ! Notre force !

 

"Qu'importe si tes chemins
Sont fait d'ombre ou de soleil
Si tu me tiens par la main 
Tout pour moi devient merveille."

 

 

 

Nous, Lo Tedhaliens, qui voulons vivre le Pardon du Seigneur, comment ne pas réfléchir à ce temps fort qu'est le sacrement de conversion et de guérison ?

 

En tout péché, c'est le Corps entier qui est blessé. C'est donc dans le Corps que le membre doit être guéri et pas ailleurs.

 

Cette conversion personnelle d'un baptisé a une portée sacramentelle pour le monde entier. C'est un acte personnel, vécu en Eglise, qui permet que le monde soit réconcilié avec Dieu, et remis dans la communion trinitaire.

 

Le sacrement de conversion et de réconciliation est un acte ecclésial à partir duquel le Christ, Epoux de l'Eglise, sanctifie le monde par l'effusion de l'Esprit Saint.

 

Lorsque nous venons nous confesser, notre offrande n'est plus de pain et de vin, notre offrande, c'est ce cœur pécheur.

 

L'offrande du cœur pécheur qui refuse de s'enfermer dans le dépit, le désespoir mais qui croit au pardon. Un cœur pécheur qui ne veut plus se regarder mais qui, dans la mouvance de l'Esprit, lève les yeux vers Celui qui l'a aimé et s'est livré pour lui, et qui veut croire que l'Amour de Celui qui est descendu à sa recherche, l'Amour de Celui qui court à sa rencontre, est Tout Autre que sa propre expérience d'amour. Un cœur qui a renoncé à "sa propre excellence" et qui "fait foi" à Celui qui l'a aimé jusqu'à mourir d'Amour, d'un Amour plus fort que la mort et qui fait toutes choses nouvelles.

 

Alors la Rencontre peut avoir lieu. En l'abîme de sa Miséricorde, le Père accueille son enfant qui souffre misère mais fait confiance.

 

Cette rencontre, c'est le Pardon.

 

Sur le cœur offert et ouvert à la compassion du Père, signe vivant du Christ serviteur de ses frères, le prêtre est en intercession pour que "revienne à la vie" cet enfant aimé "qui était mort". L'Esprit Saint agit. Il retourne ce cœur, le convertit vers Celui de qui il vient. Et le réconciliant, lui donne de retrouver, plus profondément et véritablement, la communion avec la Trinité et avec tous ses frères.

 

 

Seigneur, tu es là, et un immense bien-être envahit mon cœur. Je te regarde, je t’écoute et je tressaille de joie. Ta présence, tes paroles, tes actes sont réponses à toute recherche.

 

Le bonheur de me savoir devant toi et de pouvoir t’entendre est si traversé de grâce que je crois rêver. Ce rêve de tout homme, de bonheur plein, de saisir ce qui nous dépasse, d’aller toujours plus loin, plus haut, plus profond ; ce rêve de connaître par l’esprit et le cœur, le ciel, la création, les mystères ; cette soif d’infini et d’absolu, toi seul peux le rendre réel. Toi seul peux arracher l’homme à sa peur, son mal, sa mort.

 

Pour ce cadeau inestimable, ce cadeau de bonheur, en dépit des embûches de tout chemin, je te remercie.

 

Tu es ma barque et mon port…

Lorsque je t’écoute comme tu le veux, je te vois tel que mes aspirations le désirent car tu réponds au-delà de toutes mes espérances. Je sais que je suis en toi. Alors, toutes mes souffrances se fondent dans la tienne, au Mont des Oliviers et tout au long de ton Chemin de Croix, pour devenir lumière au matin de Pâques, avec toi ressuscité, avec toi éternellement vivant.

 

Rien ne me fera peur. Rien ne m’écartera de la route que tu m’as tracée depuis mon baptême. Tu marches à mes côtés pour me guider jusqu’à ta source, jusqu’à toi. Tu me donnes le goût du Paradis. Et lorsque ma barque atteindra ton port, il me sera tellement familier que je ne serai pas dépaysé ; j’aurai atteint ma vraie patrie ; je reposerai dans ton cœur.

 

Aussi toutes les souffrances qui m’atteindront, sur mon chemin vers toi, je les accueillerai comme un cadeau, une grâce particulière. Je les accepterai avec gratitude, afin d'être digne de ta croix…

 

Seigneur, merci d’être mon Dieu. Rends-moi tel que tu puisses me dire : «Merci d'être mon enfant.»

 

Amen.

P. Mansour Labaky

 

Encouragé par le pape Jean Paul II dont le slogan, à l’aube de son pontificat, était justement cette même intuition : “N’ayez pas peur…” qu’il approfondissait en ajoutant : “N’ayez pas peur d’être des saints”, en 1990, le 26 mars (jour anniversaire de mon ordination sacerdotale), à une dizaine d’amis réunis pour un déjeuner, place St Sulpice, je proposai de partager cette expérience spirituelle. Devant l’accueil qu’ils réservèrent à cette proposition, je me décidai à présenter la fondation du mouvement à des hommes d’Eglise, géants de la foi et de la science religieuse. La Providence m’avait mis sur le chemin, au cours de mes tournées de conférences, de plusieurs évêques, pères abbés, cardinaux. Je m’adressai à S.E. le Cardinal Edouard Gagnon, qui était à ce moment-là, président du Conseil Pontifical pour la Famille, et à S.E. le Cardinal Albert Decourtray, primat des Gaules et préfet de la Conférence des Evêques de France. Ces deux références de l’Eglise, ainsi que des évêques, des pères abbés, des supérieures, et des laïcs engagés m’assurèrent qu’il s’agissait bien d’une intuition dans la ligne de l’Evangile et tout à fait adaptée aux besoins de notre temps.

J’avoue n’avoir jamais espéré regrouper plus que ces dix amis. Je pensai à un lien par le biais d’une lettre mensuelle qui développerait à chaque fois un trait de l’Evangile. Je n’avais pas d’autres perspectives que de former quelques personnes qui pourraient être, à leur tour, des fontaines d’eau pure, là où elles se trouveraient, quel que soit leur état de vie ou leur profession.


 
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