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Témoignage du chanoine Blain

Bertrand Lemaire

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Temoignage Du Chanoine Blain

Pourquoi une telle rencontre à Rouen ? Condisciples au collège de Rennes et confrères au séminaire de saint Sulpice, le chanoine Blain et le Père de Montfort se sont intimement connus et estimés, bien que forts différents l’un de l’autre.

Peu de temps après la mort de Louis Marie, le chanoine Blain tint à donner son propre témoignage, évoquant en particulier leur dernière entrevue à Rouen.

Sentant sa fin prochaine, le Père de Montfort prit la route à pied pour se rendre à Rouen désireux de demander à son ami Blain une aide de sa part en vue de constituer cette « fameuse » communauté de missionnaires susceptible de prendre sa suite. La conversation entre les deux amis fut particulièrement animée et met en évidence le caractère fort ainsi que les vraies motivations spirituelles de saint Louis-Marie.

Le chanoine Blain évoque ces retrouvailles après vingt ans de séparation :
« Je retiens la visite que Louis Marie vint me faire à Rouen, à la sortie d’une mission qu’il venait d’achever à Saint Lô en basse Normandie. Comme il y avait longtemps que nous ne nous étions plus vus, il m’écrivit de Caen pour me suggérer de venir à sa rencontre, mais les circonstances ne me le permettant pas, je lui propose de venir lui-même à Rouen ; ce qu’il fit sans tarder.

Il arriva vers midi, avec un jeune homme de sa compagnie, après avoir fait six lieues le matin, à pied et à jeun, une chaine de fer sur le corps et des bracelets métalliques aux bras, car il était toujours armé de multiples instruments de pénitence ; il ne quittait les uns que pour reprendre les autres.

Au premier coup d’œil, je le trouvai fort changé, épuisé et exténué par ses activités et ses pénitences ; je fus convaincu que sa fin n’était pas éloignée, quoiqu’il n’eût alors que 40 ou 41 ans. En effet sa mort survint deux ans après.

Quant aux raisons pour lesquelles ses forces étaient considérablement diminuées, il m’expliqua que les Huguenots avaient fait mettre du poison dans un bouillon qu’on lui présenta au terme d’une retraite prêchée à la Rochelle. Bien qu’il eût pris un contre poison aussitôt qu’il s’en fut aperçu, il n’avait pu en empêcher complètement les effets. (Extraits du livre « En haute mer »)

 


 

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