lo tedhal
Pourquoi ajouter un mouvement à ceux déjà existants ? Qu’apporte-t-il ?
C’est à Damour, en janvier 1976 :
  • pendant que la ville, ma paroisse vivait les heures les plus infernales de son histoire,
  • pendant que j’enterrais les morts tués à l’arme blanche ou par les obus qui pleuvaient sur nous,
  • pendant que je réconfortais les survivants, que je célébrais la messe dans les abris alors que nous étions privés de tout secours,
  • pendant que je préparais les fidèles à offrir leur vie comme martyrs,
  • pendant que je vivais l’abandon le plus total, le dénuement le plus accablant, la misère la plus humiliante…
  • pendant que je vivais une page de l’Evangile, la plus sanglante, celle de l’agonie au Jardin des Oliviers, une voix intérieure semblable à une intime conviction, à une intuition intelligente et logique, à une psalmodie ininterrompue, à une force dont je soupçonnais l’origine, m’installa dans un état d’âme dont je n’aurais pas été capable avec mes seules forces humaines : la sérénité ou paix intérieure.
La parole qui sourdait alors dans toutes les fibres de mon être était : “Ne crains pas” (Lo Tedhal, en araméen).
Dès lors, j’ai fait de cette exhortation ma devise, et j’ai essayé d’en vivre, non seulement à travers les événements dramatiques de la guerre, mais à chaque instant de mon apostolat. Ces simples mots ont constitué le sujet de mes homélies, de mes chants, de mes conférences, de mes retraites, de mes articles. Ils ont orienté ma manière d’être, d’agir, de réagir.
Cette conviction n’a rien du fatalisme, du quiétisme ni même du mysticisme. Elle consiste en ceci:
Si Dieu est mon Père comme le Christ me l’a enseigné dans l’Evangile, j’en déduis que :
  • puisqu’il est Dieu, il sait tout ;
  • puisqu’il est Dieu, il peut tout ;
  • puisqu’il est mon Père, il m’aime Alors… pourquoi aurais-je peur ?”

Ce n’est pas plus compliqué que cela. Toute la spiritualité de Lo Tedhal – Ne crains pas, que j’ai d’abord expérimentée seul, se résume à ce simple raisonnement. A force de le méditer, je me suis demandé si d’autres personnes instruites de cette réalité spirituelle de sérénité ancrée sur la parole de Notre Seigneur, ne seraient pas heureuses d’en vivre, et de la faire rayonner par leur manière de se comporter et d’agir dans la vie de tous les jours.
 

Il est demandé de pratiquer :

  • La prière, le matin et le soir.
  • La dévotion à la Vierge Marie, Mère de l'Eglise.
  • La messe et la communion, au moins le dimanche et les jours de fêtes.
  • Une courte méditation quotidienne d'un passage de l'Evangile.
  • La confession non seulement quand on a quelque chose à se reprocher mais pour se maintenir dans la grâce.
  • Une soirée mensuelle à partager sur un thème spirituel en famille ou avec des amis.
  • Une retraite annuelle.

 

 

 

 

Je voudrais terminer en vous suppliant de vous convaincre de ce qui suit :

 

  • Ne perdez jamais le sourire, signe de votre paix intérieure. Si la tristesse vous submerge au point de vous voiler la lumière, allez vite trouver un prêtre pour un entretien, une bénédiction ou une absolution ; puis mettez-vous à genoux (oui, à genoux) pour recouvrir devant lui, Dieu notre Père (dans une église ou chez vous devant le Crucifix) la sérénité dont il vous comblera si vous vous remettez en lui. Et n'oubliez pas de le remercier d'avoir "inventé" le sacrement de réconfort qu'est la confession.

  • Rappelez-vous que la tristesse (je ne parle pas de la peine, bien sûr) est inadmissible pour un chrétien, quelle qu'en soit la justification. La tristesse est le triomphe du mal, donc du diable qui a horreur de nous voir heureux.

  • N'oubliez jamais que le Christ a dit : "N'ayez pas peur, j'ai vaincu le monde". Pas de pessimisme devant les événements qui semblent mener le monde à sa perdition. Avec le Christ, en lui, avec nous, par nous, triomphera la lumière. Son règne de Paix et d'Amour est en marche. Le Christ ne peut échouer ou capituler dans ce qu'il a entrepris depuis vingt siècles. Il a voulu avoir besoin de nous, ne le décevons pas. Ne nous fions pas aux apparences du mal. Ne nous laissons pas submerger par son tapage.

  • Soyez draconiens quant au bon usage de votre langue. Jamais, au grand jamais, la langue qui prononce le Notre Père ne devrait se permettre de médire, de calomnier, d'injurier ou de dire une parole blessante. Sachez que la seule "correction" conseillée, et presque obligatoire, se fait par l'exemple, la patience, l'accueil, le sourire, la prière, et non par une attitude hautaine ou méprisante. Laissons à Dieu le soin de juger. Il le fait avec tant de justice, de vérité et d'amour. Débarrassons-nous de cette "responsabilité" dont personne ne nous a chargés. Nous n'en serons que plus sereins.

  • Un Lo Tedhalien devrait pratiquer ce que j'appelle "la charité des sens", rien que pour mettre son corps, ses lèvres, ses yeux, tout son être au service de la foi. Dans l'Evangile, les gestes de Jésus ne sont-ils pas aussi éloquents que ses paroles ? C'est toute la journée que nous devons "respirer le Christ" et le faire respirer aux autres. Ce que nous avons reçu "gratuitement" n'est pas un trésor à garder jalousement pour soi, mais une lumière à communiquer:

      • La charité des oreilles : être attentif à l'autre ; être à son écoute sans jamais le juger.
      • La charité de la langue : dire le mot qui construit ou qui apaise. Etre capable aussi de rendre compte de notre Credo et répondre aux questions qui nous sont posées à son sujet. S'habituer à dire du bien, à louer, à magnifier…
      • La charité des yeux : avoir sur les autres, un regard sans envie et un regard indulgent. Ce qui compte n'est pas ce que nous faisons mais la qualité d'amour que nous mettons dans chaque geste, chaque pensée, chaque sentiment.
      • La charité des mains : avoir des mains offertes, des mains actives au service de nos frères, avoir "des mains de brise et d'eau" pour tous les innocents, les souffrants, les blessés de la vie.
      • La charité des pieds : être toujours prompt à aller à la rencontre de Jésus en nous mettant au service des autres, à commencer par notre prochain.

Ainsi, nous devrions aller vers "les pauvres en Dieu" avec un "habit de Jésus-Christ", un sourire aux lèvres, une main de brise et d'eau, un cœur de père ou de mère, une oreille "écoutante", un regard qui redonne vie, un visage ostensoir, une parole qui libère, un silence éloquent.

 

 

 

Si vous désirez adhérer à Lo Tedhal, merci de remplir le Bulletin d'adhésion et de nous l'envoyez par email à :

kfarsamaliban@gmail.com (Liban)

85ltncp@gmail.com (France)

 

 

De même qu'un homme ne peut pas se définir autrement que possédant un corps, une intelligence et une âme, un chrétien, qui plus est un Lo Tedhalien, qui devrait incarner sa foi par toutes les fibres de son être, ne peut pas se présenter ainsi s'il ne vit pas le pardon.

 

Qui dit pardon, dit une intervention divine dans le comportement humain. Le pardon est une "vengeance" divine. L'homme est naturellement porté à la rancune et la vengeance, au repliement sur soi, à l'ironie, à la haine. Aux yeux du monde, le pardon est une faiblesse. Comment faire comprendre qu'il est au contraire un signe de force, de maîtrise de soi et d'un amour qui irrigue le cœur comme une rivière irrigue une vallée ?

 

Il est impossible de comprendre l'essence du pardon si nous ne vivons pas de la présence de Jésus dans notre cœur.

 

Le pardon ne doit jamais être la conséquence d'une peur, mais d'une logique évangélique. Nous ne pardonnons pas parce que nous y gagnerons en tranquillité, notre esprit n'étant plus rongé par la rancune. Nous pardonnons parce que le mouvement naturel de notre cœur "temple de Dieu" se porte vers la guérison spirituelle de l'offenseur habité par une sorte de virus, un mal hérité de Caïn. Ce feu de la haine ou de la jalousie ne peut être éteint par un feu de la même espèce. L'incendie ne ferait alors que se propager. De même que l'eau éteint le feu, l'amour étouffe la haine.

 

Dans la logique de l'Evangile dont vit le Lo Tedhalien, nous devons faire en sorte de déculpabiliser celui qui nous a offensés afin qu'il puisse nous regarder comme s'il n'avait pas péché. Ce geste est difficile, voire impossible. Mais nous appartenons à une famille spirituelle pour laquelle l'impossible n'existe pas, puisque notre Maître est le Christ qui nous dit : "Sans moi vous ne pouvez rien faire. Mais rien n'est impossible à Dieu".

 

Il reste que si nous avons, nous-mêmes, à demander pardon pour une indélicatesse, une injustice, un mouvement d'humeur, une parole blessante… nous ne devons pas hésiter à le faire, non seulement dans le sacrement de réconciliation mais auprès de la personne que nous avons offensée, même si elle refuse notre démarche. Il faut coûte que coûte nettoyer notre cœur de tout ce qui peut étouffer la présence du Christ en nous.

 

Dans la vie du Christ et de ses saints, nous puiserons les exemples concrets où le pardon s'est vécu dans toute sa plénitude et nous essayerons de nous y conformer.

 

 
<< Début < Précédent 1 2 3 Suivant > Fin >>
Powered by Tags for Joomla