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L’entonnoir à l’envers

Mgr Mansour Labaky

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Extrait des émissions "Lo Tedhal-La Takhaf"

L Entonnoir A L Envers

Si nous considérions et traitions les affaires qui nous concernent avec la même rigueur et la même lucidité que lorsque cela concerne les autres, le monde se porterait mieux. Si chacun de nous balayait devant le pas de sa porte plutôt que de rouspéter contre la saleté de son voisin, le monde irait bien. Nous nous plaignons toujours du malheur qui nous frappe, comme si les autres n’avaient pas de problèmes.

Je me souviens de cette histoire arrivée à un employé d’hôtel. Son responsable lui avait demandé de verser du vin dans un pichet à l’aide d’un entonnoir. Peu de temps après, l’employé mécontent revint trouver son supérieur en pestant. Le chef lui demanda pour quelle raison il était de si méchante humeur. Il répondit que c’était à cause de l’entonnoir qu’on lui avait fourni : c’était un mauvais ustensile et le vin s’était répandu par terre. Vérification faite, le chef constata qu’en réalité cet homme avait utilisé l’entonnoir à l’envers ! Il expliqua alors à l’employé que le problème provenait non pas de l’entonnoir, comme il le prétendait, mais bien de lui qui l’avait utilisé dans le mauvais sens.

Cela me fait encore penser à l’histoire d’un homme venu se plaindre à un prêtre : "Mon Père, je n’ai pas d’argent et je suis sans emploi. En revanche mon voisin, celui qui boite, est très riche. Et mon autre voisin, le borgne, est encore plus riche. Ne pourrais-tu pas me donner aussi un peu d’argent ?". Le prêtre lui répondit : "Accepterais-tu d’avoir un œil crevé ou une jambe coupée pour que je te fasse l’aumône et pour devenir riche comme tes voisins ?! Un peu de bon sens ! Sois reconnaissant à Dieu pour ce que tu es, tout ce que tu as, et cesse d’envier les autres".

Chacun de nous doit remercier Dieu pour la grâce qu’il a reçue, quand bien même il estime qu’il aurait dû recevoir davantage. Dieu nous accorde la grâce en fonction de notre situation, de nos besoins réels, de notre âge, de notre santé, de notre position sociale. A partir du moment où nous jalousons notre voisin, nous devenons malheureux et inquiets.

Quoi que tu me donnes, mon Dieu, je l’accepte comme un présent de ta part.


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