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Si c’est un saint…

Mgr Mansour Labaky

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Extrait des émissions "Lo Tedhal-La Takhaf"

Si C Est Un Saint

Les saints comprennent ce que Dieu attend d’eux, tout comme l’enfant lit dans le regard de sa mère. Mais les saints rencontrent souvent des difficultés au cours de leur vie, car leur entourage n’a pas toujours la même pureté et fraîcheur de cœur. La souffrance marque la vie de tant de saints ! Le Christ leur dit : "N’ayez pas peur, ne nous faites pas de soucis : je m’occupe des fleurs des champs et des oiseaux du ciel. Comptez sur moi et tout ira bien !".

Un jour, un incident survint avec un grand saint que nous connaissons tous, celui qui a fondé l’ordre des Jésuites : Ignace de Loyola. C’était un noble espagnol. Il devait se rendre à Rome. Comme il avait fait vœu de pauvreté, il était démuni. Il avait des amis qui comprenaient sa soif de sainteté, comme nous comprenons Mère Teresa, Abouna Yacoub, Padre Pio… Trois bateaux étaient, ce jour-là, en partance pour Rome. Un paquebot luxueux, un autre plus modeste et un troisième bateau destiné au fret maritime. L’ami qui accompagnait Ignace s’adressa au capitaine : "C’est un saint homme : il fait le bien et répand l’amour. Il n’a pas d’argent mais doit se rendre à Rome, lui permets-tu de monter à bord sans payer ?". Le capitaine répondit : "Si c’est un saint, il n’a qu’à marcher sur l’eau comme Saint Pierre !" Le même scénario se répéta avec le capitaine du deuxième paquebot qui refusa également. Mais le capitaine du troisième bateau accepta, tout en s’excusant du manque de confort à bord. Il expliqua à Ignace qu’il devrait se contenter d’une place au milieu de la cargaison de marchandises. Ignace s’installa donc à même le sol, comme les marins de l’équipage. Il apprit, par la suite, que le premier paquebot avait fait naufrage, que le second avait heurté des rochers sans laisser aucun survivant parmi les passagers. Ainsi seul le troisième bateau arriva à bon port.

D’aucuns s’indigneront : pourquoi tous ces passagers ont-ils trouvé la mort ? Comme on pourrait aussi s’étonner : pourquoi tant d’enfants ont péri à Bethlehem alors que l’Enfant Jésus a échappé à la mort ? Là n’est pas notre propos aujourd’hui.

Toujours est-il que Dieu, dans sa bienveillance, veillait sur ce saint afin qu’il puisse nous léguer cet Ordre sans lequel l’Eglise aurait perdu en rayonnement, en profondeur, en piété et en sainteté.


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