Extrait des émissions "Lo Tedhal-La Takhaf"
Saint Paul affirmait : "Je pleure avec quiconque d’entre vous pleure. Je me réjouis avec quiconque d’entre vous est joyeux". Avant lui, Notre Seigneur avait déjà dit : "J’avais faim et vous m’avez nourri. J’avais soif et vous m’avez donné à boire. J’étais en prison et vous m’avez rendu visite". Il n’a pas dit : un de mes compagnons était… mais il a bien dit : j’étais.
Dans le mariage, lorsque que des époux vivent l’amour, au vrai sens chrétien du terme, les deux ne font plus qu’un. Dans le sacerdoce, le prêtre épouse l’Eglise, à l’exemple du Christ. Il n’y a plus de différence, il y a fusion totale. Les grands écrivains ressentent aussi cette union avec leurs amis. Montaigne disait : "Parce que c’est lui, parce que c’est moi".
Madame de Ségur écrivait à sa fille, qui souffrait de douleurs de poitrine : "Ma fille, j’ai mal à ta poitrine". Et un homme confiait à son ami qui avait des maux de tête : " Je ne parviens pas à dormir car ta tête me fait souffrir".
Tel est le cas de ceux qui ressentent les souffrances du Christ pour sauver l’humanité. Ils souhaitent partager ses souffrances pour être en harmonie, en état d’osmose, dans une sorte d’équilibre avec le monde.
Je vais vous raconter une anecdote amusante au sujet des Trappistes. Les journées de ces moines sont partagées entre huit heures de prières, huit heures de travail et huit heures de sommeil. Ils observent le silence et, à table, si l’un d’eux a besoin de quelque chose, il ne peut le réclamer pour lui-même, mais un autre frère doit le demander pour lui. Ces moines font preuve, en général, de beaucoup d’humour. Ils rayonnent aussi la joie, comme tout bon prêtre ou religieux. Car celui qui est triste, ou en colère, ne peut répandre la joie et l’amour autour de lui. Donc un moine trappiste mangeait de la salade (ils ne mangent jamais de viande) quand il découvrit une mouche crevée dans son assiette. Au lieu de retirer la mouche, il dit au moine chargé du réfectoire : "Mon Frère n’a pas eu de mouche dans sa portion !".
Nous disons que Jésus est le Corps et que nous sommes ses membres. Or, lorsqu’un membre souffre ou est malade, c’est tout le corps qui s’en ressent. Je dois constamment penser à tous les autres membres…
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