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La prière du cœur (suite)

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Pape Francois En Meditation

Le souvenir de Dieu

Comment cela se fera t-il ? Par ce que les Pères appellent le “Souvenir de Dieu".

Isaac le syrien nous conseille de prier ainsi : “Prie continuellement dans ton cœur ... Ne cesse pas de te purifier devant le Seigneur, en ayant toujours son souvenir dans ton cœur, de peur qu’ayant tardé loin de sa mémoire, tu ne puisses entrer quand tu iras vers lui, car la confiance qui nous ouvre à Dieu vient de la relation continuelle avec lui et de la prière fréquente ... Si tu persévères dans sa mémoire, en son temps la relation avec Dieu te transportera dans l’émerveillement (sommet et couronnement de la prière pour les Pères syriaques), car se réjouira le cœur de ceux qui cherchent le Seigneur".

Le souvenir de Dieu, c’est l’action d’ouvrir son cœur pour accueillir Celui qui vient de l’intérieur. C’est pour cela que Jean de Dalyatha nous fait cette recommandation : “Mêle à toutes tes actions les souvenirs de ton créateur, c’est là l’œuvre qui te fera voir le visage de ton Seigneur. Avant tout et en tout, voici l’avertissement que je te donne : Ne sois pas mort à la vie, je veux dire, que ton cœur ne soit pas vide du souvenir de ton Seigneur ... Car la vertu à laquelle n’est pas mêlée la pensée de Dieu est comme un cadavre sans âme". Le souvenir de Dieu, c’est cette préoccupation aimante et continuelle de Dieu. C’est ce souvenir de Dieu qui va permettre la purification radicale des passions et leur déification et qui va disposer l’âme à la contemplation et à l’émerveillement.

Les prières courtes et répétées sont pour Jean de Dalyatha, comme pour les autres spirituels, la base sur laquelle s’appuie l’habitude du souvenir de Dieu : elles assurent une simplification de la prière qui achemine celle-ci vers le seul regard de l’esprit et du cœur dirigé vers Dieu dans l’émerveillement et porteur de toutes les énergies de l’être. Et vivre dans l’émerveillement, c’est “redevenir comme des enfants".

L’état de prière

Alors, comme le signale Olivier Clément, “c’est le rythme même de la vie, la respiration, la pulsation du cœur, qui prie en nous, ou plutôt qui, dans la perspective de l’originel et de l’ultime, se reconnaît prière".

Et ainsi, à l’acte de prière, succède un état de prière : “Et je ne suis que prière” (Ps 109,4). On devient prière. C’est l’idéal du chrétien d’Orient, et de tout chrétien, car l’état de prière est la vraie nature de l’homme.

Je me permets de citer ici le beau texte assez connu de Saint Isaac le syrien :”Lorsque l’Esprit établit sa demeure dans un homme, celui-ci ne peut s’arrêter de prier, car l’Esprit ne cesse de prier en lui. Qu’il dorme ou qu’il veille, la prière ne se sépare pas de son âme (être). Tandis qu’il boit, qu’il mange, qu’il est couché, qu’il se livre au travail, le parfum de la prière s’exhale de son âme. Désormais il ne prie plus à des moments déterminés, mais en tout temps. Les mouvements de l’intelligence purifiée sont des voix muettes qui chantent, dans le secret, une psalmodie à l’Invisible!".

Le cœur est ou idolâtre ou adorateur.


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