Extrait des émissions "Lo Tedhal-La Takhaf"
Deux jeunes amis étaient dans la même école et étudiaient ensemble. Ayant terminé leurs études secondaires, ils sont entrés à l’Université. A la fin de leur cursus universitaire, l’un des deux est devenu athée, c’est-à-dire qu’il a quitté le chemin de la Foi et a fermé son cœur. Je ne le blâme pas : la Foi est un don. Le second jeune homme est devenu un prêtre très connu.
Vingt ans plus tard, ils se sont retrouvés. Le prêtre a demandé à son ancien ami :
- "Où étais-tu ? Que deviens-tu ?
- Je suis devenu athée.
- Moi, j’écris des livres, j’enseigne à l’Université et je suis curé de paroisse. Accepterais-tu de venir à la messe, ce dimanche, et d’écouter mon sermon ?
- Pour tes beaux yeux, je viendrai et j’écouterai ton prêche".
Le prêtre a mis tout son zèle pour écrire un sermon "du tonnerre". Son but était de convaincre son ami. Il a concentré toute son énergie à écrire cette homélie. Même pendant qu’il se rasait, il était tellement concentré sur son sujet qu’il s’est coupé par distraction. Au moment de prononcer son sermon il était si heureux en songeant à la phrase qui allait atteindre son ami de plein fouet. Il était tellement fier de lui montrer à quel degré de science et de génie il était parvenu. Il a parlé longtemps, il a mélangé les feuilles de son homélie et il a perdu le fil de ses idées. Quand il a terminé, son ami lui a demandé :
- "Pourquoi as-tu cette entaille sur ta joue ?
- Mon cher ami, j’étais tellement concentré sur la préparation de mon sermon que je me suis coupé en me rasant.
- La prochaine fois, concentre-toi plutôt sur ta barbe et coupe le sermon !".
Ce fut la première leçon d’humilité donnée à ce prêtre : alors qu’il avait cherché à éblouir son camarade, son sermon était vide de sens. Mais s’il avait juste parlé de la relation avec Dieu en son cœur, avec l’enthousiasme du Curé d’Ars, le résultat aurait été tout différent. En effet, à peine ce saint Curé disait : "Oh mes frères !", que les gens fondaient en larmes. Car c’était le soupir d’un cœur qui sentait Dieu, au lieu de parler de lui-même. La grâce aurait alors pu faire son effet.
Mais si nous voulons nous montrer philosophes et que nous tenons des discours en guignant des compliments, alors le Seigneur nous dira : "Tu as bien parlé mais leur cœur n’a pas brûlé. Il faut que tu enflammes les gens, non pas en les convainquant rationnellement, mais en les rendant humbles, pour qu’ils entrent dans les profondeurs de mon Cœur".
Pourquoi lorsque le Curé d’Ars, Padre Pio ou le Père Jacques prêchaient, leur sermon impressionnait à la fois les grands et les petits ? On peut dire que l’Evangile a été prêché par des gens simples et a été reçu par des savants. Croyez-vous que c’est le génie de Philippe, d’André, de Pierre et de Barthelemy qui les a conduits à la Foi ? Non, mais le Feu qui les consumait ! Car comme dit l’expression : "Un feu me dévore".
Donc, quand nous devons parler, nous n’avons pas à nous focaliser sur des règles de grammaire mais sur la manière de distribuer l’eau de Vie aux âmes assoiffées.
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