ImprimerEnvoyer

Le Mystère du Grand Dimanche de Pâques selon la liturgie byzantine

Autres

Changer taille:

Le Mystere Du Grand Dimanche De Paques

Tout commence à l’aurore, à l’heure de l’Office et du Mystère qu’il célèbre.

Tous se rassemblent d’abord dans l’Eglise, autour de l’autel, alors que le monde est encore dans la nuit. Comme les Myrrhophores - ce que devrait être une Communauté auprès des hommes : la compassion pour leurs blessures et l’annonce émerveillée de la Résurrection - nous sommes accourus au tombeau. L’autel est le tombeau d’où jaillit pour nous, Lumière vivifiante, le Christ ressuscité. C’est là que chacun vient allumer son cierge, c’est à son contact que chacun devient lumière : "Venez, prenez de la lumière à la Lumière sans soir, et glorifiez le Christ ressuscité des morts !".

Puis tous sortent de l’Eglise : l’Eglise de la Résurrection, illuminée et vivifiée car elle a touché le Verbe de Vie, sort alors vers le monde, comme les Myrrhophores, pour annoncer aux hommes la Bonne Nouvelle de la Résurrection. C’en est fini de la mort et du péché, de l’esclavage et de l’exil, l’Amour est enfin victorieux de toutes nos morts, l’Homme peut enfin vivre dans la Communion de la Trinité Sainte et tous les hommes peuvent enfin devenir frères en Celui qui nous réconcilie avec notre Dieu et notre Père.

C’est ce qui est célébré d’abord dans la proclamation de l’Evangile de la Résurrection (ce qui est repris à l’Orthros de chaque dimanche de l’année : "Dès l’aurore, mon âme a soif de toi"). Puis par le Tropaire pascal (un “tour” mélodique où le cœur se retourne vers Celui qu’il aime) qui sera inlassablement chanté durant tout cet Office. Ensuite par la grande Litanie de paix (prototype de toute litanie qui ouvre une célébration liturgique) : l’Eglise est en prière les mains ouvertes, comme la Vierge pacifiante, suppliante, adorante, selon le Souffle de l’Esprit. Enfin par le geste symbolique du Hajmeh (“assaut” du Christ vainqueur de la mort) : le prêtre frappe à la porte de l’Eglise ("Portes, levez vos frontons, qu’il entre le Roi de Gloire !") car c’est le Christ Ressuscité qui nous introduit dans l’Eglise, anticipation dans ce monde-ci de la Communion du Royaume.

Le troisième temps de cette célébration pascale est alors le grand passage, la grande Pâque du peuple de Dieu qui entre dans l’Eglise au chant du Canon pascal (cadre habituel de l’Office de nuit : 3 ou 9 cantiques bibliques développés dans des Odes). Les neuf Odes s’y déploient - où l’Epouse, inspirée par l’Esprit, réinvente les cantiques bibliques pour son Seigneur - terminée chacune par le Tropaire pascal et son répons émerveillé : "Jésus s’est levé du tombeau, comme il l’avait dit. Il nous a donné la Vie éternelle et sa grande pitié !", ainsi que par une petite Litanie de paix, la Paix étant le don inépuisable du Ressuscité.


Powered by Web Agency