Du dimanche des Palmes à celui de la Résurrection, l’Eglise vit avec son Seigneur ce qu’il a vécu une fois pour toutes avec et pour les hommes. C’est le temps le plus intensément sacramentel de l’année, celui de l’Heure de Jésus qui emplit toute l’histoire. Cette plénitude rend cette semaine non seulement sainte mais, sans hyperbole, Grande : la Plénitude du Temps y porte tout son fruit et la semaine est portée au-delà du septième jour dans le Jour qui ne connaît plus de soir, "le Jour que fait le Seigneur", le Jour de la Résurrection.
Le déroulement de cette Grande Semaine suit à la fois celui des derniers événements de la vie mortelle du Seigneur et celui du premier poème liturgique où fut révélé le mystère de la Création (Genèse 1) ; elle est vraiment la célébration liturgique de la nouvelle Création accomplie dans le Christ : l’Amour crucifié du Dieu Vivant porte enfin son fruit dans la création de l’Homme Nouveau, "à son image" enfin ressemblante.
Le Dimanche des Palmes, à travers la figure de Jérusalem et de son Temple, révèle le sens de la première création (le Seigneur vient à nous) et anticipe celui de la nouvelle Création (le Royaume, Dieu tout en tous, inauguré dans la Résurrection de Jésus).
Du dimanche soir au mercredi matin, l’Office est l’actualisation liturgique des discours eschatologiques de l’Evangile qui précède la Passion, spécialement l’Office du soir appelé "Office du Fiancé" par allusion à la parabole des vierges sages. Le Ressuscité, Epoux de l’Eglise, scelle sur sa Croix la nouvelle et éternelle Alliance. Toute la création et toute l’humanité sont en attente, dans la nuit, du Jour de leur libération.
L’Office du soir du Grand Mercredi est la vigile du cinquième jour, celui où s’accomplit par anticipation sacramentelle le Retour du Seigneur : l’Eucharistie. Toute la création qui précède l’homme devient le Fils de l’Homme dans la kénose de son Amour, avant même que le sixième jour ne nous le livre dans la vérité déchirante de sa Gloire.
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