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"Allez vous changer!"

Mgr Mansour Labaky

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Extrait des émissions "Lo Tedhal-La Takhaf"

Allez vous changer!

Oh! Combien est grande notre capacité de critiquer et notre prétention de savoir comment les choses doivent être faites : "Mon cher, notre Eglise doit changer. Il faut changer le Patriarche et aussi l’évêque. Tel prêtre est bien trop âgé. Il faut changer de religieuses…" Bref, il faut changer, changer à tout prix.

Et quand croyez-vous qu’on émette ces avis ? En étant assis en train de fumer une cigarette, de grignoter des graines de lupin ou de fumer le narguilé. Et on se permet de donner des conseils.

Nous voulons changer le monde alors que nous ne savons pas 1% de ce qui s’y passe. Avant de changer l’Institution à laquelle vous appartenez, regardez si vous êtes capable de vivre l’exigence que vous voulez imposer. Si vous en êtes capable, changez ce que vous voulez !

Quelqu’un a demandé un jour à Mère Teresa : "Madre, qu’est-ce qu’il faut changer dans l’Eglise ?" Elle a répondu : "Vous et moi !". Sanctifiez-vous vous-même et vous sanctifierez l’Eglise. Car la sanctification de l’Eglise commence par ma propre sanctification

Ce ne sont pas les révolutionnaires qui ont fondé l’Eglise, mais les saints. Depuis la fondation de l’Eglise maronite, nommez-moi dix personnes dont le souvenir demeure comme celui de saint Maron, de saint Jean Maron, de saint Charbel, de sainte Rafqa, d’Abouna Yaqoub, de Nemetallah et d’Estephan… Ce sont les saints qui traversent les siècles.

Le Patriarche Elias Hoyek a fondé les religieuses maronites de la Sainte Famille. C’est aussi le père de l’Indépendance. Mgr Antoine Akl a fondé la Congrégation de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Le P. Emile Géara a fondé les Sœurs du Saint Sacrement. Ce sont ces gens-là qui marquent durablement. Il ne faut pas rechercher simplement le changement pour le changement. Changez-vous plutôt-vous-même !

Vous souvenez-vous de cette petite histoire que je vous ai déjà racontée durant l’une des émissions : "J’ai peuplé ma vie" ? Quelqu’un a voulu acheter une bouteille de vin. Or ce quelqu’un était boucher de profession. Une fois sa bouteille à la main, il s’est plaint à l’épicier : "Mais cette bouteille sent mauvais !". Puis il s’est mis à renifler toutes les bouteilles, les unes après les autres, en prétendant qu’elles sentaient toutes mauvais. Alors le propriétaire du magasin s’est approché de lui, en lui faisant remarquer : "Monsieur, c’est l’odeur de vos habits. Allez vous changer et vous ne sentirez plus de mauvaise odeur". Et c’était vrai : ses habits sentaient la viande et l’arak. Alors que le boucher sentait sa propre odeur, il se croyait incommodé par les autres!


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