catherine de beauregard

Aveux d’une grand-mère aux pères “vagabonds” de ce siècle 

Chers pères "vagabonds" de ce siècle.

Nos lamentations réitérées, et nos revendications, parfois vindicatives, de mères de familles devant "l'absentéisme familial" auquel vous êtes professionnellement contraints - ou quelquefois il est vrai enclins - m'ont incitée à faire mon propre examen de conscience. Mon expérience de 30 années de bonheur de "mère au foyer" me conduit à "passer à des aveux complets" sur des joies que vous, pères si souvent absents, vous semblez ignorer. Certaines sont inavouables, mais j'ai décidé d'aller au bout de mes aveux, et je commencerai donc par celles-ci.

Vous n'avez jamais eu le temps, bien sûr, de vous voir à la veille d'une rentrée scolaire, investir le magasin de chaussures, étaler fièrement sous le nez de la vendeuse 12 sandales éculées, et demander à haute voix :" Une paire de chaussures pour les 2 aînés, mais du solide qui fasse les 6 !" Quant aux enfants, ils ont appris depuis longtemps la leçon de sagesse dédaigneuse à donner à "l'affreux jojo" qui escalade les banquettes, et dont la mère tente en vain de satisfaire tous les caprices en faisant déballer tout le magasin ! Vous rentrerez à la maison, chers pères, au moment où la sarabande des 6 "chérubins" nous fait savoir l'exact prix de la dite leçon ! Qu'importe votre emportement, notre fierté n'a pas de prix !

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En tant que responsable d’association familiale, je me suis soudain aperçu qu’à force de côtoyer un certain nombre d’organismes publics au service de la famille, je m’étais habituée à employer leur langage, à savoir, accoler automatiquement un adjectif au mot “famille” : nucléaire, monoparentale, recomposée, élargie, nombreuse, disloquée, etc. Prise de conscience douloureuse qui exigeait aussitôt la nécessité de fuir ces dérives actuelles pour retrouver le vrai sens de ce si beau mot “la famille”. Le bonheur de relire les œuvres du Père Labaky m’a permis de comprendre le charme et le rayonnement qu’exerce toute famille, quand elle n’oublie pas ses fondements essentiels.

Si ''Famille'' m'était contée...La famille est avant tout une communauté de générations qu'unissent une même tendresse, dont la communauté de vie est la première expression : malgré la guerre et ses destructions, malgré bien des influences extérieures, demeure, au Liban, la maison familiale qui abrite grands-parents, parents et enfants, s'agrandissant ou se multipliant au fur et à mesure des naissances et mariages. "C'est ma maison, d'autant plus vibrante qu'elle s'entremêlait aux autres maisons" dit Nassim dans "L'Enfant du Liban". Dans de nombreux villages, des quartiers entiers ont fini par porter le nom de la famille d'origine. Les enfants n'y sont jamais esseulés ou désœuvrés, connus de chacun et accueillis par tous. "Ici, personne n'est seul. Ici les enfants ont cent pères et cent mères et encore bien plus de geddos et de tétas" (Kfar Sama, Village du Liban).

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