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Non à la guerre entre nous

Bertrand Lemaire

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A lire du §98 au §101: Evangelii gaudium "La joie de l'Evangile" - Exhortation apostolique du Pape François

Non A La Guerre Entre Nous

Que ce soit en couple, en famille, au travail ou dans l’Église, le Pape met le doigt sur les difficultés du "tous les jours" : jalousies, divisions, calomnies, diffamations, vengeances, recherche du pouvoir ou du plaisir. Dans un tel contexte comment notre souci d’évangéliser peut-il être crédible ?
Jésus demandait au Père : "Qu’ils soient un en nous, afin que le monde croie".

A l’intérieur du Peuple de Dieu et dans les diverses communautés, que de guerres ! Dans le quartier, sur le lieu de travail, que de guerres par envies et jalousies, et aussi entre chrétiens ! La mondanité spirituelle porte certains chrétiens à être en guerre contre d’autres chrétiens qui font obstacle à leur recherche de pouvoir, de prestige, de plaisir ou de sécurité économique. De plus, certains cessent de vivre une appartenance cordiale à l’Église, pour nourrir un esprit de controverse.
Plutôt que d’appartenir à l’Église entière, avec sa riche variété, ils appartiennent à tel ou tel groupe qui se sent différent ou spécial.

Le Pape se met à rêver l’âge d’or : et si les chrétiens et toutes les communautés du monde apportaient un témoignage de communion fraternelle qui devienne attirant et lumineux...

Le monde est déchiré par les guerres et par la violence, ou blessé par un individualisme diffus qui divise les êtres humains et les met l’un contre l’autre dans la poursuite de leur propre bienêtre.
En plusieurs pays ressurgissent des conflits et de vieilles divisions que l’on croyait en partie dépassées. Je désire demander spécialement aux chrétiens de toutes les communautés du monde un témoignage de communion fraternelle qui devienne attrayant et lumineux. Que tous puissent admirer comment vous prenez soin les uns des autres, comment vous vous encouragez mutuellement et comment vous vous accompagnez : " À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres" (Jn 13,35). C’est ce que Jésus a demandé au Père dans une intense prière : "Qu’ils soient un en nous, afin que le monde croie » (Jn 17,21). Attention à la tentation de l’envie ! Nous sommes sur la même barque et nous allons vers le même port ! Demandons la grâce de nous réjouir des fruits des autres, qui sont ceux de tous.

Au sein de certaines communautés chrétiennes, il arrive qu’existent de "véritables chasses aux sorcières" :

À ceux qui sont blessés par d’anciennes divisions il semble difficile d’accepter que nous les exhortions au pardon et à la réconciliation, parce qu’ils pensent que nous ignorons leur souffrance ou que nous prétendons leur faire perdre leur mémoire et leurs idéaux. Mais s’ils voient le témoignage de communautés authentiquement fraternelles et réconciliées, cela est toujours une lumière qui attire. Par conséquent, cela me fait très mal de voir comment, dans certaines communautés chrétiennes, et même entre personnes consacrées, on donne de la place à diverses formes de haine, de division, de calomnie, de diffamation, de vengeance, de jalousie, de désir d’imposer ses propres idées à n’importe quel prix, jusqu’à des persécutions qui ressemblent à une implacable chasse aux sorcières. Qui voulons-nous évangéliser avec de tels comportements ?

Face au mur d’une réconciliation humainement impossible ; acceptons au moins une première démarche : "je te prie pour lui ou pour elle".

Demandons au Seigneur de nous faire comprendre la loi de l’amour. Qu’il est bon de posséder cette loi ! Comme cela nous fait du bien de nous aimer les uns les autres au-delà de tout ! Oui, au-delà de tout ! À chacun de nous est adressée l’exhortation paulinienne : "Ne te laisse pas vaincre par le mal, sois vainqueur du mal par le bien" (Rm 12, 21). Et aussi : "Ne nous lassons pas de faire le bien" (Ga 6, 9). Nous avons tous des sympathies et des antipathies, et peut-être justement en ce moment sommes-nous fâchés contre quelqu’un. Disons au moins au Seigneur : “Seigneur, je suis fâché contre celui-ci ou celle-là. Je te prie pour lui et pour elle”. Prier pour la personne contre laquelle nous sommes irrités c’est un beau pas vers l’amour, et c’est un acte d’évangélisation.
Faisons-le aujourd’hui ! Ne nous laissons pas voler l’idéal de l’amour fraternel !

Et Lo Tedhal dans tout cela…

Il est impossible de comprendre l’essence du pardon si nous ne vivons pas de la présence de Jésus dans notre cœur.
Le pardon ne doit jamais être la conséquence d’une peur, mais d’une logique évangélique. Nous ne pardonnons pas parce que nous y gagnerons en tranquillité, notre esprit n’étant plus rongé par la rancune. Nous pardonnons parce que le mouvement naturel de notre cœur "temple de Dieu" se porte vers la guérison spirituelle de l’offenseur habité par une sorte de virus, un mal hérité de Caïn. Ce feu de la haine ou de la jalousie ne peut être éteint par un feu de la même espèce. L’incendie ne ferait alors que se propager. De même que l’eau éteint le feu, l’amour étouffe la haine. (Tiré de "A la source de l’Evangile")


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